La piste du circuit de Sainte-Anne est jugée trop « petite » par les jeunes (Photo d’archives).
Une jeune association lance le débat. Ses membres militent pour la mise à disposition d’une route peu fréquentée le week-end pour organiser des courses ouvertes à tous et encadrées, sur fond de prévention routière. Le seul moyen efficace selon eux pour limiter les pousses sauvages. Une pétition commence à circuler...
« On ferme bien des routes pour les vélos ou les rollers, pourquoi pas pour les voitures », questionne Dimitri Maillot, jeune président de l’association Atomic Design Car (ADK), pompier volontaire de son état. En parallèle à une activité de conseil et de préparation de voitures, l’association veut s’engager dans la prévention routière. Elle prépare un bolide - une Subaru GT STI RA de 285 ch - qu’elle destine notamment à des démonstrations. Un sérieux accident de voiture il y a deux ans a donné à réfléchir à Dimitri. S’il ne se présente pas comme un pousseur, il reste un passionné de course automobile. Il milite pour la mise à disposition d’une « vraie » route pour lutter contre les « pousses sauvages ». L’annonce récente du circuit Félix Guichard d’ouvrir prochainement sa piste une fois par mois gratuitement aux « pousseurs » (nos éditions précédentes) est jugée comme une « très bonne chose, mais je reste bloqué sur la grandeur. Il faudrait au moins un kilomètre de linéaire pour leur donner envie ». La piste du circuit bénédictin affiche 400 mètres. Trop peu selon Dimitri.
C’est donc sur la route que certains ont décidé de lâcher leurs chevaux. Et les « pousses » ne manqueraient pas au rythme d’au moins « une vraie pousse chaque semaine ». S’il est difficile de chiffrer le phénomène, il évoque des rassemblements pouvant atteindre jusqu’à une cinquantaine de voitures. Les décès et accidents graves jalonnent l’actualité de ces dernières années... Plutôt normal quand certaines voitures afficheraient jusqu’à 900 ch ! « Il y a quelques semaines, un gars a atteint 280 km dans l’Est », affirme un membre de l’association. La mise à disposition d’un tronçon reste la meilleure solution à ses yeux.
« Les fêlés sont minoritaires »
« Des routes où il n’y a quasi personne le week-end ça existe. Du côté de la zone portuaire, on peut facilement créer plusieurs kilomètres de circuit, le tout de façon encadrée et sécurisée ». Dimitri en est persuadé : « Mis à part certains fêlés qui cherchent le risque et ils sont minoritaires, beaucoup préféreront préserver leur voiture et rouler en sécurité. On peut même imaginer une sorte de championnat. Plutôt que de ne rien faire, faisons un essai. Et même s’ils ne sont que quelques-uns, ça fera toujours ça de moins sur les routes ». Il souhaite associer des actions de prévention routière et des animations à la manifestation. Reste la question majeure : qui pour prendre à sa charge une telle organisation ? Une organisation lourde aussi bien réglementairement (autorisations, assurance...) que techniquement (accueil du public, encadrement, sécurité...). Et il y a la responsabilité en cas d’accident...
On imagine mal une collectivité assumer ce rôle. La charge reviendrait donc à un privé ou une association. Des contraintes que l’association se dit prête à surmonter pour peu qu’elle soit accompagnée. « Et plusieurs associations de tuning, sont prêtes à nous suivre bénévolement. Dans ce milieu tout le monde se connaît ». ADK a déjà approché des élus et souhaite rencontrer le Département et la Région, gestionnaires des routes. Elle a rendez-vous la semaine prochaine à la mairie du Port. Rencontré par l’association, le maire et conseiller général de Salazie, Stéphane Fouassin se dit favorable : « Je préfère qu’ils soient encadrés sur un circuit fermé plutôt que de pousser sur une route. L’idée fait son chemin depuis plusieurs années ». S’il devait se réaliser, l’événement devrait sûrement être payant pour supporter les coûts générés. De l’utopie pour certains... Le débat est lancé
No comments:
Post a Comment