Beau coup de filet lundi à l’aéroport de Mahajanga, avec l’interception de 13,6 kilos d’or qu’un Indo-Pakistanais allait exporter illicitement vers Mayotte. Propos du ministre des Mines, Mamy Ratovomalala, qui s’est envolé hier vers Mahajanga pour constater sur place le délit : « Nous n’accepterons plus que les richesses des Malgaches soient ainsi volées et exportées illégalement… ». On suivra avec intérêt la suite de l’histoire, car l’or saisi à Mahajanga a de fortes chances de tomber dans l’escarcelle de… Malgaches, notamment des gros bonnets de la transition. Où mettra-t-on les lingots interceptés ? C’est le silence dans les milieux officiels. Qui sait, certains s’apprêtent peut-être déjà à faire main basse sur la cargaison. Ils gardent donc secret l’endroit où les lingots seront entreposés. Sous l’actuel régime de transition dont les mots-clés sont l’avidité, la convoitise, l’appât du gain, l’argent facile et l’enrichissement illicite, ces 13,6 kilos d’or ne resteront pas longtemps dans les tiroirs…
Tout ceci rappelle l’épisode de septembre 1994, au début du mandat du Pr. Zafy Albert. Celui-ci, en voyage officiel à l’île Maurice, s’est vu remettre 11 kilos d’or saisis à l’aéroport de Port-Louis sur des trafiquants en provenance de Madagascar. En vertu des accords entre les deux pays, 13 autres kilos furent aussi dirigés un peu plus tard sur Madagascar, après le bouclage de formalités judiciaires. Les autorités malgaches opérèrent une saisie conservatoire sur ces 24 kilos d’or et les déposèrent dans les caisses de la Banque centrale. Six mois plus tard, quand les journalistes interrogèrent les responsables sur le sort de la cargaison d’or, ceux-ci détournèrent la tête d’un air gêné et ne donnèrent que des réponses vagues. En fait, l’or a été subtilisé dans les caisses de la Banque centrale par des gros bonnets du régime (dont beaucoup sont aujourd’hui des dignitaires de l’actuel régime…) et a pris une direction inconnue. C’est exactement le même sort qui attend l’or de Mahajanga, après le tam-tam de propagande d’hier…
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