Besalampy L’élevage de crevette redémarre

Unima va rattraper les emplois sacrifiés il y a deux ans, avec la réouverture du site de Besalampy (Photo Mahefa Rakotomalala)


La hausse de la consommation de la Chine relance la vente de crevettes dans
le monde. Le groupe Unima a décidé de rouvrir son centre d'élevage à Besalampy.
La filière crevette sort de la crise. Après trois années et demie de fermeture, le groupe Unima annonce la réouverture de son site crevettier de Besa­lampy. Le remplissage des bassins d'élevage a débuté  hier et, normalement, la première production est attendue dans six mois. Cette décision a été prise suite à une embellie du marché mondial  de la crevette, boosté par la forte hausse de la demande chinoise. Unima dispose donc aujourd'hui, avec l'Aquaculture de la Mahajamba (Aqualma),  de deux fermes d'élevage qui vont fonctionner à plein régime. 
« Le marché existe à l'heure actuelle avec la demande de la Chine, pays importateur à hauteur de 450 000 tonnes par an. La réouverture du site de Besa­lampy, avec un partenaire local, a été décidée suite à ce constat », déclare Vincent Rigolet, directeur d'exploitation de la société Aqualma. 
La ferme de Besalampy a été fermée en juin 2008. À l'époque, la crise financière mondiale a fortement touché le marché de la crevette. Le prix du produit malgache, classé parmi les produits de luxe, a fortement chuté notamment en Europe qui importe 80% de la crevette malgache. Plus de 700 emplois directs ont alors été supprimés, obligeant le groupe Unima à procéder à un vaste plan social.
« C'était la meilleure décision à prendre, pour sauver les milliers d'autres emplois dans la ferme de Mahajamba. Ces gens qui ont perdu leur travail à l'époque sont aujourd'hui prioritaires, avec la réouverture de Besalampy », précise Vincent Rigolet. 
Goutte dans la mer
La ferme de Besalampy produira aux environs de 2 500 tonnes par an de la seule espèce panaeus monodon, dont les larves sont issues de la ferme de Mahajamba. La crevette qui en résultera sera classée produit de luxe, respectant scrupuleusement les normes de qualité tout au long du processus d'élevage.
Avec ses deux fermes combinées, Unima produira près de 5 500 tonnes de crevettes par an. Mais la production de Madagascar reste infiniment petit par rapport à d'autres pays comme le Vietnam, qui arrive jusqu'à 400 000 tonnes par an. Le virus du « point blanc », qui a atteint une ferme d'élevage au Mozambique, constitue aujourd'hui une menace réelle pour cette filière à Madagascar.