Tournons-nous vers l’avenir, fit-il comprendre. Et prenant l’air d’un sage et se remémorant vraisemblablement de ses années au Collège Saint Michel, il s’est mis à réciter des extraits du « Notre Père … ». Il a précisément insisté sur : « … pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé... » ; allusion à la nécessité de la tenue d’une séance de grand pardon pour la réconciliation nationale. Il a signifié qu’il en est un exemple car il note la présence de ses anciens adversaires parmi ceux qui sont venus l’accueillir.
Il demande au pouvoir actuel de libérer tous les détenus politiques et de tenir ce « lohabary an-dasy » comme ils ont fait en 1991 souligne-t-il pour résoudre la crise.

C'est consternant de voir que l'entourage de Ratsiraka, constitué de brillants intellectuels, affiche une réelle fierté, une profonde admiration devant les « performances », 36 pompes il faut le faire, de leur manitou. On se demande si ce genre de pitrerie fait partie de la bonne gouvernance. C'est d'autant plus stupéfiant que depuis 1975, chacun a son style et à qui mieux-mieux. Albert Zafy nous en fait voir de toutes les couleurs avec un nouveau numéro chaque jour à faire pâlir d'envie Mister Bean. Il y avait eu l'affaire Flamco où il s'est fait avoir comme un débutant, son empêchement par son propre Parlement où il avait la majorité, sa haine contre Ratsiraka et Ravalomanana devenus ses meilleurs potes depuis 2009, la nomination d'Omer Beriziky comme Premier ministre mais qu’il refuse de reconnaître et d'en intégrer le cabinet avant de rejoindre le siège du gouvernement. Il a dû se dire qu'il était plus facile d'avoir des ministères sur le papier que dans la rue Il faut ainsi s'attendre qu'il n'en restera pas à 12 départements.
À 85 ans on peut lui accorder des circonstances atténuantes. À cet âge là, on a du mal à reconnaître les siens. Ratsiraka a eu du mal à le reconnaître qu'en cognant les bords de son petit sombrero. Mais Zafy est prêt à faire 10 fois le tour de Madagascar jusqu'à ce que Rajoelina quitte le pouvoir. Reste qu'il chante comme une grenouille pour pouvoir rivaliser avec l'Amiral qui a gardé une voix de clairon qu'il a apprise à l'école navale.
Avec Ravalomanana, on a eu droit aux exploits d'un saltimbanque, à l'adresse d'un funambule, à la dextérité d'un jongleur. Des décisions prises à bord d'un avion entre deux cauchemars, des sautes d'humeur imprévisibles, une autorité à même d'apprivoiser un chameau, une faculté à faire des promotions à l'envers où le Président de Sénat devient vice-président, un ministre redescend directeur, un procureur redevient simple juge,...
Chacun à sa façon a ainsi contribué aux descentes aux enfers de Madagascar. Le dénominateur commun des trois est l'inexistence d'un sens de l'État, d'un modèle standard de gouvernance régi par des règles immuables et sacrées. On aimerait bien savoir quel genre de spectacle Ravalomanana se prépare pour son retour devenu inévitable à travers la Feuille de route et surtout avec le parallélisme de forme provoqué par le retour de Ratsiraka encore sous le coup d'une lourde condamnation. Il viendra peut-être avec des muscles de body builder muni d'haltères de 50 kilos chacune qu'il soulèvera avec son auriculaire pour mieux impressionner son ancien rival et fera 100 pompes avec une seule main. Qui dit mieux ? Il reste le plus beau, le plus riche et le plus fort après deux ans d'exil et on dit qu'il chante mieux que Chantal Goya dans « Sur la pont d'Avignon ». Voilà donc la République gérée avec la puissance des biceps, la robustesse des deltoïdes. Il ne peut en être autrement quand on imagine que toutes les crises avaient fini par une épreuve de force quand les arguments faisaient défaut, quand tout se résumait en une question d'ego et d'agressivité entre les cireurs de pompes.
l'original c'est encore mieux !!!
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