Jao Jean aurait été transféré à Mahajanga, hier (Photo Claude Rakotobe)L'ancien député Jao Jean a été appréhendé dans son fief pour une affaire de mœurs. L'arrestation s'est produite la veille de la proclamation des membres du Parlement de transition.
Rebondissement dans l'affaire politico-judiciaire impliquant Rémi dit Jao Jean. Le membre du Conseil supérieur de la transition (CST) a été arrêté dans son fief à Antsohihy et ce, après plusieurs mois de polémique autour d'une affaire de mœurs.
Les circonstances de l'arrestation restent encore floues, mais il est certain que Jao Jean s'est présenté devant le juge d'instruction du tribunal d'Antsohihy hier matin, selon une source judiciaire. Son avocat l'accompagnait. Puis la gendarmerie serait intervenue. Pourtant, à l'image du général Bruno Razafindrakoto, commandant de la gendarmerie, les autorités se montrent évasives sur le sujet. « Nous sommes là pour exécuter une décision de justice », se contente de déclarer l'officier général.
Toujours selon des sources judiciaires que la gendarmerie ne confirme pas, Jao Jean n'a pas été placé sous mandat de dépôt à Antsohihy. Il devait être transféré à Mahajanga, dans la capitale de la région Boeny, pour sa détention préventive.
Il est, entre autres, impliqué dans une affaire de mœurs, précisément de viol sur mineure. Le membre du CST avait été immédiatement relâché après l'enquête. Mais une opposition avait été formulée contre cette décision, ce qui a conduit la Chambre de détention à statuer sur l'affaire et à remettre au goût du jour le mandat d'arrêt lancé contre l'ancien député d'Antsohihy.
En effet, des éléments de la Gendarmerie s'étaient déplacés dans la capitale de la région Sofia pour arrêter l'ancien parlementaire en octobre. Mais l'opération avait avorté.
Histoire de lobbying
Des bruits les plus fous ont circulé sur le dossier, faisant état d'un lobbying, avéré ou spéculé, entre ceux qui ont réclamé l'arrestation de Jao Jean et ceux qui ont soutenu l'avis contraire. Son cas n'a pas laissé indifférente la classe politique et certains, comme c'est le cas de quelques maires de la région Sofia, ont fait bloc autour de l'ancien député.
Des membres du Conseil supérieur de la magistrature, organe de gestion de la carrière des magistrats et de conseil de discipline au sein de la magistrature, sont montés au créneau pour rappeler son cas. Ils ont réagi après que des grands responsables des forces de l'ordre se sont exprimés en faveur de l'arrestation en Afrique du Sud de l'ancien président Marc Ravalomanana sous le coup d'un mandat d'arrêt, au moment de la signature de la Feuille de route alors que le cas de Jao Jean n'est pas réglé.
Contacté, le général en retraite Dolin Rasolosoa, président du CST, n'a pu être joint. Pour sa part, un autre membre du bureau permanent de la Chambre haute a affirmé qu'il n'est pas au courant de ce rebondissement de l'affaire.
Coïncidence ou réalité, l'initiative de Jao Jean de se présenter devant la justice, puis son arrestation, interviennent à quelques heures de la nomination des membres du Congrès et du CST. Le sort de l'ancien député risque de pimenter une vie politique déjà intense, mettant un grain de sable dans le plan de ceux qui s'apprêtent à s'appuyer sur lui, notamment dans la région Sofia, là où il s'est toujours fait élire sous plusieurs législatures.
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