Un nouveau jour sur cette belle grande Ile que nous aimons tous. A l’horizon, l’ébauche de la Quatrième République qui se dessine ; par le passé, des soubresauts politiques incessants qui font le portrait de l’histoire de Madagascar promue dès le départ à un bel avenir et pourtant….
En toile de fond des crises politiques, les diverses histoires de corruption, les économies souterraines comme les trafiques de ressources précieuses (pierres précieuses, métaux précieux, bois de roses,…), les trafics humains sexuels et d’organes sont pratiqués dans l’ombre intégrant la gigantesque machine du secteur informel du pays. Et justement à ce propos, les nouvelles fraiches relatent la saisie par les autorités ce lundi dernier d’une quantité d’or avoisinant les 10 kg en petits lingots. Ne soyons pas naïf en pensant que ceci est une grande première sans précédent, au contraire, ces réseaux de convoyage d’or bien huilés sont opérationnels depuis des lustres dans les coulisses de la société nationale de transport aérien. Que faut-il penser de tout cela ? Les autorités ayant fait une bonne prise ont la côte et la promesse d’une belle carrière et de leur côté les journalistes affamés de « grands dossiers scandaleux » en font une belle pâture. Mais au fond, en tant que citoyen patriote et ne se complaisant pas à la superficialité et le caractère standard des actualités dans les médias, nous avons le devoir de disséquer objectivement les tenants et aboutissants de cette histoire.
Nous savons qu’à Madagascar la production d’or est foncièrement une petite production artisanale, alluvionnaire qui mobilise une masse importante de petites gens qui en vivent du revenu. Certaines dispositions du texte légal se référant aux exploitations et commercialisation d’or ne répondent pas à la réalité du terrain car les démarches légales apparaissent comme déficitaires pour les acteurs qui opèrent dans ce business. A qui donner tort alors face à l’incohérence du système ?
Nous ne devons pas sous estimer l’importance économique que ces secteurs informels constituent pour le pays. Aux yeux du public qui n’en a qu’une vision générale rapportée systématiquement à la morale et la loi, on ne distingue pas le gris clair du gris foncé. Nous disons qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Certains de ces réseaux jouent des rôles bénéfiques pour l’économie dans la mesure où ils font nourrir une masse importante de gens depuis la production et la collecte à la base jusqu’à l’évacuation vers l’étranger. Rappelons en ce sens l’exemple insolite de l’incarcération de ces indo-pakistanais qui opéraient dans le secteur des pierres précieuses du côté d’Ambositra et qui ont immédiatement été libérés par les autorités qui ont constaté à juste titre leur utilité car les prix des pierres précieuses ont dégringolé engendrant dans leur chute la précarité de toute une catégorie des autochtones qui vivent de ces activités.
Mais le plus triste dans l’histoire c’est le constat habituel de l’inégalité de traitement et de la toute puissance des plus riches généralement des étrangers qui ne font que pomper l’économie par la fuite des capitaux et l’évasion fiscale qui en résulte. En effet, les malchanceux malgaches qui ont été attrapés dernièrement ont fait l’objet d’une rigueur, d’une rigidité sans pitié auxquelles sont affranchis les autres acteurs étrangers de ce business. Nous rappelons à juste titre l’exemple de la saisie médiatique des à03 kg d’or à Maevatanana sous l’égide du colonnel Lilison et à l’aéroport de Mahajanga des 18 kg d’or que le ministre des mines sortant Mamy Ratovomalala lui-même a récupéré en personne et pourtant la suite de ces dossiers maintenant est tombé dans le silence et dans l’opacité totale. Ceci parce que toutes ces prises ont concernés des « karana influents » alors que les acteurs malagasy qui balançaient la concurrence dans ce business empêchant le pillage unilatéral par ces karana de l’or malagasy et qui faisaient du coup bénéficier une grande partie de nationaux sont éliminés et entrainés dans la boue au bonheur de ces karana protégés par notre système, notre pays, notre mère patrie.
Pourquoi ces acteurs karana qui évacuent leur revenu vers les comptes bancaires étrangers et qui ne réinvestissent pas nationalement ne sont ils-pas interpellés autant que ces malheureux malagasy attrapés ? Qui les protègent ? Vont –ils opérer tranquillement de façon indéfinie ?
Nous rappelons en dernier lieu que c’est à cause de la défaillance du système, de la caducité des textes, de la faiblesse des infrastructures que l’économie informelle trouve sa légitimité et sa praticité dans le réel. C’est pour cette raison que même si les 80 % des malagasy sont des paysans agriculteurs ils n’en sont pas pourtant formels : l’économie agricole de Madagascar est une économie informelle. Et si dans ce business d’or informel des acteurs nationaux ont trouvé avantages luttant contre l’avidité monopolistique de ces karana influents, nous disons qu’il faut protéger les nôtres comme on dit « protégeons les nôtres en temps de guerre ». D’autant plus que l’article 208 du code minier prévoit la régularisation par transaction de toute saisie illicite de ressources minières précieuses passant la douane nos malheureux concitoyens se retrouvent dans une situation de légalité prévue par la loi en ayant initié directement cette procédure de transaction. Et pourtant à l’heure actuelle les autorités chargées de l’affaire vont enfreindre cette disposition en s’entêtant à déferrer le dossier au parquet. Et ici précisément, nous vous faisons une grande révélation qui apportera certainement de l’eau au moulin des enquêteurs et des juridictions compétentes car voyez- vous les mêmes karana qui ont participé au détournement de fond de Manakara en aout 2007 à savoir Danis Ramjee et Din Mamod Nizarhoussen au coté de Akbaraly Raza Aly sont les mêmes convoyeurs d’or impliqués dans les saisies spectaculaires à Maevatanana et à l’aéroport de Mahajanga. Expliquez-nous maintenant comment les dossiers aussi brulants de ces derniers n’ont pas été déferrés au parquet alors que pour les malagasy attrapés dernièrement les procédures sont aussi expéditives. La vérité en effet c’est que le grand manitou qui orchestre en arrière plan ce business met une pression titanesque sur l’appareil judiciaire et administratif pour éliminer radicalement ces petits concurrents malagasy de ce business juteux. Néanmoins pour conforter la bonne volonté et l’application des enquêteurs et juridictions en charge de ces dossiers, nous déclarons pouvoir leur offrir les preuves nécessaires et suffisantes afin de réamorcer l’inculpation de ces gangsters hors la loi qui échappent comme des anguilles habiles aux mailles de la justice.
Et pendant que l’attention du public et des médias est distraite par cette fausse piste, les vrais responsables du vol organisé des richesses nationales, de la misère généralisée de la masse populaire courent toujours et continuent à s’enrichir tranquillement comme si ils ont reçu notre bénédiction, par notre inaction, pour le faire. Mais concrètement quel personnage se cache derrière ces fameux karana ? Qui est ce mystérieux premier bénéficiaire et propriétaire de ces quantités envoutantes d’or qui circulent et dont certaines attrapées par ci et par là ? Non, vous ne vous étonnerez pas à le savoir car c’est toujours la même tête qui maîtrise tous ces business louches et magouilles en passant des trafiques d’or et d’armes, des détournements de fonds comme celui de Manakara aux réseaux organisés de blanchiment d’argent et de fuite de capitaux à l’étranger. Cet influant personnage qui a longtemps sévi dans l’ombre de la justice, dans l’anonymat sera dévoilé au grand jour, bientôt.
Nous faisons conséquemment un appel citoyen et patriote à tous les Malagasy à tous les niveaux de réagir et d’intervenir face à cette séculaire traitement d’inégalité afin de dénoncer les vraies têtes à couper, les vrais cerveaux des trafiques non seulement d’or à savoir en les personnes du grand manitou précité et de ses proches collaborateurs.
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