La création, la restauration et la préservation de nos forêts dépendent essentiellement de la production des plants (Photo Hery Rakotondrazaka)
La restauration et la préservation des surfaces forestières reposent sur différentes actions dont la production de graines et de jeunes plants ou l'introduction de nouvelles variétés. Le silo national de graines forestières assure, depuis 25 ans, cette mission.
Cinq tonnes de graines et 400 000 unités de plants. C'est la capacité de production annuelle du Silo national des graines forestières (SNGF) basé à Ambatobe. Cette année, 90% de cette production sont commercialisés soit 3,5 à 4 tonnes de graines et 300 000 de plants. Par rapport à 2010, la vente a presque doublé. Cette situation s'explique par l'intérêt grandissant des différents acteurs pour la création, la restauration ou la préservation des forêts. Elle a aussi un lien avec le développement des activités rémunératrices de revenus comme l'agriculture, la fabrication de charbon ou la confection de meubles.
Si au début de ses activités, le silo a eu comme principaux clients l'administration publique à 80%, cette catégorie a perdu progressivement la première place. Depuis 2005, les particuliers représentent 60% des parts de vente, devançant aussi les ONG et les associations. Ce chiffre explique la faible concentration des surfaces cultivées ou reboisées. « L'intérêt pour le secteur forestier grandit. Cependant, les impacts sont moins ressentis du fait que les particuliers qui sont majoritairement clients du SNGF ne possèdent pas de terrains de plusieurs hectares. Les surfaces plantées sont très dispersées dans toute l'île », explique Lolona Ramamonjisoa, directrice générale du SNGF.
Evolution des besoins
En qui concerne les variétés les plus prisées, elles ont aussi changé au cours du temps. De 1986 à 1993, l'eucalyptus et le pin ont été très demandés. Ces bois étaient, en ce temps, utilisés massivement dans la fabrication de bois de chauffe ainsi que dans le domaine de construction de meubles. A partir de 1995, il y eut un grande révolution. Les choix se sont orientés sur les espèces endémiques et agro-forestières comme l'acacia, l'Amberivatry ou Cajanus Cajan et le Kitseketsena ou Sesbania Macranthe. Elles ont été appréciées pour leur caractéristique de fertilisant du sol pour la culture agricole.
Par rapport aux nouveaux besoins et orientations, les techniciens du silo procèdent à des activités de recherches portant sur la multiplication et la conservation des graines. Des espèces ont alors été introduites, d'autres plus ou moins abandonnées. Le paulownia figure parmi celles qui ont été introduits récemment à cause d'une forte demande des clients. Il s'agit d'une espèce à croissance rapide. Son bois est très recherché sur le marché international. En cinq ans, sa taille peut atteindre une douzaine de mètres et le diamètre de son tronc, 30 centimètres. Le paulownia peut remplacer le bois d'oeuvre ordinaire comme le pin et l'eucalyptus, et les bois semi-précieux utilisés dans la construction. Dans la liste des espèces en voie de disparition figurent les palmiers à l'huile (Elacis guinensis) et le jatropha Curcas. Le faible intérêt pour ces plantes s'explique par l'abandon progressif des projets de production de biocarburants.
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