Transition: Le TGV contre le partage égal

Lanto Rakotomavo remet les choses à leur place (Photo Claude Rakotobe)


Le parti au pouvoir n’entend pas céder à la requête de l’opposition. Celle-ci réclame la moitié des sièges dont les institutions de la Transition.
La surenchère pour la formation du gouvernement de la Transition continue de plus belle. Samedi, c’est Lanto Rakotomavo, Secrétaire nationale du Tanora malagasy vonona (TGV), parti au pouvoir, qui a répondu par la négative à l’opposition. Cette dernière réclamant une répartition « équitable » des postes et attributions de la Transition. Et ce, à commencer par la revendication de la moitié des postes ministériels du prochain gouvernement emmené par Jean Omer Beriziky, Premier ministre de consensus désigné par Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT).

C’était samedi, à l’issue d’une cérémonie de remise de lots à l’École primaire publique d’Amboditsiry, que Lanto Rakotomavo, également vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition, a répliqué à la mouvance Ravalomanana. Celle-ci, emmenée par son chef de délégation, Mamy Rakotoarivelo, a revendiqué « la moitié des sièges du prochain gouvernement de la Transition ».

D’après le numéro deux du TGV, " le parti au pouvoir n’accepte pas ce partage ". Une affirmation appuyée plus tard par une indication sur « l’opposition qui ne devrait pas exister en temps de Transition ». Ce qui est mentionné jusque dans la Feuille de route, qui, justement « ne donne pas cette précision », note Lanto Rakotomavo, en référence à l’absence de clé de répartition dans ce document de sortie de crise, signé par dix des onze forces politiques.

Quête d'équilibre

Une autre formation politique issue de l’opposition, mais qui a rejoint les rangs du pouvoir, en l’occurrence le Tiako i Madagasikara de Raharinaivo Andrianatoandro, s’insurge également contre la revendication de la mouvance Ravalomanana. Emile Ratefinanahary, secrétaire général, insiste sur le fait que « la Feuille de route ne mentionne pas cette clé de répartition, et encore moins un droit de veto ». « Vazaha » se réfère ainsi à l’article 23 de la Feuille de route « victime d’une fausse interprétation », selon lui. Il avance que « certains vont dans la surenchère pour la formation du gouvernement », en allusion à la mouvance Ravalomanana et à celle de Zafy, dans une moindre mesure. Le Tiako i Madagasikara, aile Raharinaivo Andrianatoandro, rappelle que Andry Rajolina est la seule personnalité à avoir le dernier mot dans le choix des ministres, sur proposition de Jean Omer Beriziky.

D’un autre côté, Mamy Rakotoarivelo, secrétaire général du Tiako i Madagasikara de Marc Ravalomanana, a rappelé ses arguments pour réclamer la moitié des sièges de la Transition. « Nous, sous-entendant les mouvances Zafy et Ravalomanana, faisons déjà une concession en ne revendiquant que la moitié des postes », affirme le chef de la délégation Ravalomanana. Il note aussi que « le régime, en plus des sept groupes qui ont formé la mouvance Rajoelina, s’octroie la part belle ». De par cette répartition, Mamy Rakotoarivelo, qui n’a fait aucun commentaire sur la liste proposée par la mouvance Ravalomanana à Mahazoarivo, entend mettre en place « un équilibre entre l’opposition et le pouvoir ».


Misaina Rakotondratsima