Pana, le discret, s’en est allé rejoindre la sérénité vers ses terres ancestrales, à Katsaoka .
Le monde musical malgache vit des heures sombres avec le décès de Pana, survenu, hier matin, à Katsoaka Imerintsiatosika. Un grand s'en est allé.
Et au milieu coule une rivière. Ce film de Robert Redford montre bien ce pavillon, sur la Rn1, au milieu d'un jardin immense supplanté de sapins, bercé par la rivière Katsaoka.
Ce lieu où Panayotis Dourantonis a choisi pour « finir ses jours », comme le cite Soarojo Rollande Rasoanaivo, la grande soeur de Pana, ainsi connu des mélomanes. Il a trouvé la mort de manière accidentelle, hier. « Il venait d'avoir tout juste 52 ans, la semaine dernière », précise sa grande soeur. Pana, c'est celui qui a joué avec des grands noms de la scène nationale et internationale. Pour ne citer que les Rakoto Frah, Rossy, Tôty, Lalatiana, Olombelo Ricky, Solo Andrianasolo et tant d'autres en tant que percussioniste. Il fut un temps où il a même joué avec l'américain Harry Belafonte.
Pourtant, Pana n'est passé par aucune quelconque école de musique. « Pour lui, c'est un don. Il avait pour arrière grand père Ranaivolava. Son grand père Ranaivo Ranarivelo était parolier à l'église d'Amparibe Famonjena », ajoute Soarojo Rollande Rasoanaivo.
Âme malgache
De descendance grecque, Sakalava et Saint-Marienne, Pana est surtout connu pour sa discrétion. « En tant qu'être humain, il était quelqu'un de reservé et fidèle en amitié. Loin de lui les mondanités il n'a jamais souhaité devenir une vedette qui occupe le devant de la scène. Il a laissé cette place aux autres », reconnaît sa grande sœur.
Et nul ne pourra dire que Pana a aimé son pays, Madagascar, comme personne. En 1972, face aux tensions politiques ambiantes, sa famille est contrainte de quitter la Grande Île. Pana revient en 1981 à l'âge de 21 ans.
« La vie à l'étranger ne lui a pas plu, alors il a décidé de rentrer. S'en est suivie la formation Speedy basée à Andravoahangy ». Il sera inhumée en fin de semaine, non loin de ce pavillon à Katsaoka au Pk 22,400 sur la Rn1, avant le Lemurs Parks, où la sérénité est maîtresse. « La boucle est bouclée, Pana rentre à jamais sur la terre de ses grands parents», finit Soarojo Rollande Rasoanaivo.
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