Friday, August 12, 2011

Un soldat Français d’origine comorienne tué en Afghanistan


Les pertes françaises en Afghanistan s’intensifient avec trois nouveaux soldats, dont un caporal-chef du 19è Régiment du génie de Besançon d’origine comorienne, Facrou Housseini Ali, tués en moins d’une semaine à l’approche des dix ans de présence du contingent français au sein de la force internationale déployée dans le pays après les attentats du 11 septembre 2001.

Après la semaine noire du 14 juillet, au cours de laquelle sept soldats ont trouvé la mort, dont cinq dans un attentat suicide, deux légionnaires ont été tués dimanche lors d’un affrontement avec les talibans. Jeudi, c’est un caporal chef du 19è Régiment du génie de Besançon, Facrou Housseini Ali, 32 ans, qui a été tué par un engin explosif, qui a fait quatre blessés. Ce décès porte à 73 le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis fin 2001, dont 21 pour la seule année 2011. Près de 30% des pertes françaises en dix ans de conflit ont été enregistrés au cours des huit derniers mois et les Français s’habituent à voir sur leurs écrans les cérémonies d’hommage aux morts d’Afghanistan. Une intensification des pertes françaises, mais aussi de l’ensemble des forces internationales - notamment américaines, avec cinq morts jeudi, quelques jours après la perte d’un hélicoptère abattu par des insurgés qui a fait 30 morts parmi les soldats américains, qui intervient après l’annonce par Washington et Paris du début de retrait de leurs troupes. Officiellement, si les pertes sont plus élevées c’est parce que la force internationale (Isaf) marque des points contre les insurgés. "On note un regain d’attaques, mais ce sont souvent des attaques kamikazes ou avec des engins piégés ce qui prouve (...) que finalement aujourd’hui les Afghans n’osent plus s’affronter directement à nous", expliquait hier sur France Info le président de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, Guy Teissier (UMP). Les Français ont "fait d’énormes progrès" dans les zones de l’est de l’Afghanistan où ils se trouvent, a-t-il souligné : "Ces progrès sont fragiles, ils sont réversibles, mais ils existent". Avec l’annonce par le président Sarkozy du retrait d’ici fin 2012 d’un quart des 4 000 soldats français, et la pression de l’opposition qui réclame un retrait accéléré, chaque nouveau mort suscite pourtant des interrogations. "La question est : qu’est-ce qu’on fait là-bas ?", soulignaient jeudi plusieurs participants à l’hommage organisé sur le pont Alexandre III. Et l’annonce par l’état-major qu’une partie des pertes enregistrées dimanche ont peut-être été le fait de "tirs amis" ajoutait au malaise. Pour les forces françaises, l’enjeu est de réussir la "transition", avec le transfert de la responsabilité de la sécurité dans leurs zones à l’armée et à la police afghanes. Le transfert du district de Surobi, à l’est de Kaboul, où la situation est globalement stabilisée, devrait intervenir avant la fin de l’année

- Le parcours impeccable du caporal-chef Facrou Housseini Ali



Né le 23 avril 1979 à Chouami aux Comores, Facrou Housseini Ali souscrit un contrat d’engagement d’une durée de trois ans à compter du 9 janvier 2001, au titre du 19e Régiment du génie de Besançon.
Affecté à la 1ère compagnie de combat en tant que sapeur de combat, il est élevé à la distinction de 1ère classe le 1er août 2001 et obtient le certificat technique élémentaire « Engin Blindé du Génie » le 24 octobre suivant.
Engagé en Guyane de février à juin 2002 comme combattant PROTERRE, il effectue un très bon séjour, faisant preuve notamment d’une ardeur au travail remarquable. Opérateur sur engin blindé du génie, il est nommé caporal le 1er avril 2003 et obtient le certificat militaire élémentaire le 18 décembre 2003, puis le brevet militaire professionnel élémentaire le 1er avril 2004. Projeté en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération LICORNE de février à juin 2004, en qualité de sapeur de combat, il compte parmi les éléments de valeur sur qui l’encadrement peut compter.
Promu au grade de caporal-chef le 1er avril 2005, il obtient le certificat d’aptitude technique du 1er degré « EBG » le 1er juillet 2005.
Projeté de janvier à mai 2006 au Kosovo, au sein de l’opération TRIDENT, en qualité chef de trinôme PROTERRE, puis en Polynésie de mai à septembre 2007, en qualité de conducteur de Moyen Polyvalent du Génie, il se fait à chaque fois remarquer par sa disponibilité, son enthousiasme et son fort investissement dans la réalisation des missions confiées.
Il obtient le certificat technique du 1er degré par validation d’expérience « combat du génie » option « EBG », le 3 septembre 2008. Engagé une seconde fois au Kosovo de septembre 2008 à janvier 2009, en qualité de conducteur de véhicule lourd du génie, il se fait à nouveau remarquer par son goût de l’effort. Il obtient le certificat de qualification technique supérieure le 1er janvier 2010. A nouveau engagé en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’opération Licorne de février à juin 2010 en qualité de chef d’équipe, il se distingue par son professionnalisme, sa rigueur et son esprit de camaraderie.
Il est déployé en Afghanistan depuis le 13 juin 2011 au sein du Battle group QUINZE DEUX qui arme le Groupement tactique interarmes (GTIA) SUROBI comme chef d’agrès de combat du génie.
Totalisant plus de 10 ans de services, il est titulaire de la médaille outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafes « génie » et « mission d’assistance extérieure », du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française pour l’ex-Yougoslavie ainsi que de la médaille OTAN « non-article 5 ».
Agé de 32 ans, il était célibataire et père de deux enfants de 1 an et 7 ans

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