Wednesday, August 10, 2011

Bourses : retour des craintes sur la zone euro


Derrière Milan qui clôture sur une chute de 6,6 %, Paris et Madrid accusent une baisse de 5,4 % devant Francfort (-5,1 %) et Londres (-3 %). Des rumeurs de dégradation de la note de la France ont plombé la place parisienne, faisant dévisser les valeurs bancaires. Bercy dément toute dégradation, les agences confirment leur notation. Wall Street évolue en baisse après le rebond de la veille.

Le calme a fait long feu sur les marchés boursiers européens. Paniqués par des rumeurs de dégradation de la note souveraine française, la Bourse de Paris a plongé mercredi 10 août, terminant sur un recul de 5,45%. Le secteur bancaire a dégringolé, plombé par ces rumeurs et par de nouvelles inquiétudes sur la Grèce, et sur Chypre. Madrid a chuté de 5,49, % Francfort de 5,13 %, Milan de 6,65 %, tandis que Londres a perdu un peu plus de 3 %.

Bercy a pourtant très vite «formellement» démenti les rumeurs de dégradation. «Elles sont totalement infondées et les trois agences Standard's and Poor, Fitch et Moody's ont confirmé qu'il n'y avait pas de risque de dégradation», a-t-on déclaré dans l'entourage du ministre des Finances, François Baroin. Le jugement des trois grandes agences avait pourtant été confirmé, ces derniers jours. Mercredi, Fitch a donc réitéré sa position : «Il n'y a rien du tout du côté de Fitch, il n'y a rien de nouveau, la note de la France n'a pas changé, il n'y a pas d'histoire, elle est aujourd'hui de triple AAA stable», a déclaré une porte-parole de l'agence à l'AFP. Standard & Poor's a ensuite à son tour confirmé la stabilité de la note française. Mais rien n'y a fait.

« Quand on voit comment les choses ont évolué, il y a beaucoup de pression maintenant sur la France. C'est assez ciblé », souligne un analyste financier basé à Londres qui n'a pas souhaité être nommé, à propos de la chute des bancaires françaises. « C'est un peu pour défier le système français : ‘vous promettez des réformes. C'est bien mais maintenant il faut des annonces concrètes' », ajoute-t-il. Le gouvernement français a annoncé en fin de matinée que la France prendrait le 24 août les mesures nécessaires pour que ses objectifs de réduction des déficits publics soient atteints quelle que soit l'évolution de la situation économique.
Les craintes demeurent

Plus de 900 milliards d'euros sont partis en fumée en Bourse en deux jours aux Etats-Unis et en Europe, selon les estimations des analystes de Dexia Securities, la filiale de courtage de la banque franco-belge Dexia. La facture de la tempête qui s'est abattue vendredi et lundi sur les places financières s'élève au total à 917 milliards d'euros pour les entreprises sur les deux rives de l'Atlantique, précise ce document, qui parle du « coût des grandes peurs de l'an 2011 ».

Sur sept mois, c'est environ 3.400 milliards d'euros qui sont partis en fumée, ce qui représente près d'un tiers du Produit intérieur brut des Etats-Unis (14.500 milliards de dollars), selon M. Pierret. Ces estimations prennent en compte les pertes de 500 entreprises américaines regroupées dans l'indice boursier SP 500 et 600 entreprises européennes recensées par l'indice DJ Stoxx 600, précise Dexia Securities. Tous les secteurs de l'économie sont représentés, des services à la finance en passant par la santé, le transport, le luxe et la consommation. On retrouve ainsi les groupes énergétiques américain ExxonMobil, français Total, britannique BP, les banques américaines Citigroup et Goldman Sachs, la française BNP Paribas, la britannique Barclays, l'espagnole Banco Santander, l'allemande Deutsche Bank.

A Wall Street, au rebond de la veille ont succédé mercredi des prises de bénéfices conséquentes. La Réserve fédérale américaine (Fed) maintiendra ses taux au plus bas jusqu'à mi-2013, et a assuré mardi, à l'issue d'une réunion de son comité de politique monétaire, réfléchir à en faire plus pour contrer la dégradation de la conjoncture économique dans le pays. Mais les craintes d'un ralentissement économique américain et mondial sont toujours vives, et les principaux indices américains perdaient autour de 3 % mercredi vers 17H45.

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