Thursday, August 04, 2011

Des vagues impressionnantes à La Réunion

4 août 2011, vers 10h ce matin des curieux essaient d’immortaliser le phénomène.



Le plus gros épisode de houle de l’année a attiré les curieux hier à Saint-Gilles. Le spectacle a été au rendez-vous. Les professionnels de la mer, au chômage technique, ont pris cette contrainte de rester au port avec philosophie. Aucun dégât sérieux n’a été causé par les vagues.


Des cris. L’effet de surprise est total. Il est 16 h 30 et une vague plus grosse que celles qui jusqu’à maintenant s’étaient échouées sur la plage des Roches-Noires à Saint-Gilles vient de s’abattre sous les pieds des curieux. C’est le début des choses sérieuses. Le festival des déferlantes commence. Des trains de vagues interminables vont venir se briser contre le rebord. La plage de Saint-Gilles n’existe plus à cet instant. La jetée, en face, est totalement recouverte. Les embruns passent par-dessus le phare qui marque l’entrée du port. Sous les pontons, le niveau grimpe. En pénétrant dans le port, l’océan forme des tourbillons qui remuent les bateaux. Les amarres sont mises à rude épreuve. Une autre vague a, plus tard, totalement recouvert la plage des Brisants allant jusqu’à se répandre sur le parking. La houle a bien eu rendez-vous avec l’ouest de La Réunion hier. Tout a pourtant commencé calmement. Entre 6 heures et 9 heures, on a déjà pu constater une nette différence dans le rythme des vagues montrant une lente intensification selon les MNS (maîtres nageurs sauveteurs) de la plage des Roches-Noires. Ils ont veillé au grain toute la journée pour s’assurer qu’aucun baigneur ne glisse un orteil dans l’eau. Un sauveteur rappelle d’ailleurs à l’ordre un marmaille qui a chaussé les palmes sur la plage et qui se trouve là où arrive l’écume. Les MNS de Boucan-Canot ont également été aux aguets toute la journée. “On fait de la prévention”, note l’un d’eux en expliquant qu’ils ont condamné l’accès à la piscine (l’endroit où les roches forment une piscine) devant l’hôtel Le Boucan-Canot : “Les établissements ont un accès direct à la plage. Le risque le plus gros c’est qu’une personne fasse la photo de trop…”

“On double les amarres”

Les plaisanciers et professionnels ont donc eu le temps de renforcer leurs amarres avant le gros épisode. Un SMS reçu la veille leur avait conseillé de les doubler. C’est donc ce qu’Alain André a fait hier matin. “On prie”, sourit ce plaisancier, inquiet, d’autant qu’hier soir il prenait l’avion pour la Métropole. Il a donc doublé les bouts rattachant son bateau à la terre ferme. “Il faut que le bateau puisse bouger. Aller vers l’avant. S’il est fixe, les amarres peuvent lâcher. On double aussi les pare-battages.” Tous ont en mémoire le 13 mai 2007. La base nautique a d’ailleurs retiré tous ses catamarans. Il y a quatre ans, tout avait été emporté dans le port. En fin de matinée, seule une barque s’est retournée.

D’autres propriétaires n’ont pas voulu tenter le diable. Surtout ceux dont les embarcations sont “garées” face à l’entrée du port au niveau du restaurant Le Cap Ouest, l’endroit le plus exposé aux vagues. Les places vacantes montrent qu’ils ont pris les devants et mis leurs bateaux à l’abri. Soit au sec. Soit au Port. C’est le cas de ce professionnel de la pêche au gros. Mardi, il a emmené l’un de ses bateaux du côté de la Pointe des Galets. “On arrive à s’arranger”, dit-il. “Là-bas, ça ne craint rien. Si un jour les bateaux se retournent au Port, il ne restera plus rien de Saint-Gilles.”

Pas de pêche au gros, donc, hier. Pas plus de plongée sous-marine ou de jet-ski. Un certain manque à gagner donc. Mais ce professionnel remarque : “Quand on vit de la mer, on vit avec la mer.”

Côté bars ou restaurants, l’activité n’a pas été mauvaise du tout. Déjà au Beach Burger dès le matin on prévoyait : “Notre activité ne sera pas moins forte que d’habitude. Certes, il n’y aura pas les pratiquants de plongée ou de jet-ski. Mais elle peut être compensée par la clientèle venue voir la houle.” Et le restaurateur de glisser en voyant la houle grossir de l’autre côté du port : “C’est beau. Ça a le bruit d’une avalanche.”

Si la foule des curieux était mince en début de journée, elle s’est densifiée en même temps que les vagues se renforçaient. Du coup, les tables des terrasses, surtout à proximité des Roches-Noires, ont été très fréquentées. À deux pas de là, les vestiges de l’Oasis des Roches-Noires, rappellent que la houle n’est pas qu’un beau spectacle. Elle peut aussi faire d’énormes dégâts

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