Des investisseurs se posent des questions sur les conséquences économiques de l'initiative gouvernementale de recourir d'une manière plus prononcée à l'interventionnisme dans certains secteurs.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul. C'est, en quelque sorte, le sentiment de certains opérateurs économiques face aux « mesures urgentes » prises par le gouvernement « face aux divers problèmes sociaux ».
« Les décisions gouvernementales vont conduire l'État à une situation de monopole », a prévenu un opérateur dans les produits de première nécessité (PPN), hier. « Il faut qu'il s'occupe seulement des stocks de régulation », a-t-il ajouté.
À l'instar de cet opérateur, une appréhension de l'accroissement de l'interventionnisme gouvernemental et le retour à une situation de monopole hantent des opérateurs économiques.
« Je me demande pourquoi le gouvernement a tourné autour du pot au lieu d'aller directement à cette décision », s'indigne un haut cadre d'un groupement pétrolier.
Jeudi, le gouvernement a pris une série de « mesures sociales » face à la situation socio-économique. Outre les initiatives en matière politique et social, l'Exécutif prévoit, entre autres, le renforcement des subventions et des achats directs de PPN ou éventuellement des carburants.
Prévention
Des opérateurs économiques s'accordent sur l'absence de concertations dans la prise de décision, et craignent la désagrégation du tissu économique plus tard. « Nous ne sommes même pas au courant des tenants et aboutissants des initiatives », remarque quelqu'un dans le secteur de l'achat et de la vente des PPN. Un haut cadre d'un groupement pétrolier est allé jusqu'à appréhender l'éventualité de la fermeture de certaines compagnies.
Harry Laurent Rahajason, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement et directeur de communication à la Présidence défend le choix de l'Exécutif. « On ne peut plus rester les bras croisés face aux problèmes subis par la population », soutient-il. « Le régime fait son travail pour protéger la population. Mais il appartient toujours aux opérateurs de vendre les produits importés », souligne-t-il tout en privilégiant l'aspect pragmatique des décisions face aux critiques du non-respect des règles économiques.
Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du budget, monte également au créneau pour soutenir le projet de l'Exécutif. Il indique l'absence de pilotage à vue derrière cette série de mesures. « Celles-ci sont déjà prévues mais il fallait seulement rectifier le tir », soutient-il en marge d'un atelier regroupant les inspecteurs d'impôts et les chefs de centres fiscaux hier à Tsiadana. Il semble, laisser, entre autres, entendre le programme de subventions ou la réhabilitation des infrastructures comme la Route nationale 44.
Pour l'instant, le régime de transition n'a pas encore bouclé d'une manière définitive ce projet qui s'apparente à un programme gouvernemental en temps de crise. Le Grand argentier n'a pas fourni l'enveloppe globale de l'opération. « Certaines initiatives sont déjà chiffrées, pour les autres, nous sommes encore en train d'y réfléchir », avance-t-il.
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