Monday, August 08, 2011

Tour Eiffel : Andry Rajoelina amer...


Hier à Mahajanga, Andry Rajoelina a évoqué avec amertume la campagne de dénigrement contre le chantier du grand hôpital local. En effet, beaucoup se posent des questions sur l’intérêt du futur grand hôpital. Pour se justifier, le chef de la transition a pris comme exemple la Tour Eiffel à Paris qui, en son temps, a soulevé les mêmes interrogations sarcastiques. Le monument a surmonté les obstacles et est aujourd’hui la première destination touristique de France, selon Andry Rajoelina. Dans cinquante ans, a-t-il conclu, quand le grand hôpital sauvera des vies, la population de Mahajanga le remerciera.

En fait, il ne faut pas mettre le grand hôpital et la Tour Eiffel dans le même sac. Car dans l’édification du célèbre monument parisien, l’Etat français n’a pas déboursé un seul franc. Le montage financier était simple : la construction a été financée par un consortium de banques privées, celles-ci étant plus tard remboursées sur les billets d’ascension du monument. Cette technique est encore utilisée de nos jours dans la construction des autoroutes à péage.

Pour ce qui est des grands hôpitaux de Mahajanga, d’Antananarivo et des autres chefs-lieux de province, c’est l’argent public qui finance leur construction. Il s’agit là d’un investissement de propagande en vue de l’entrée en lice de l’actuel président de la transition à l’élection présidentielle… La question est de savoir si un régime de transition, dont le rôle est d’expédier les affaires courantes, est autorisé à ériger des grands hôpitaux et des stades. A Tana-Ville, on s’interroge sur l’utilité du grand hôpital construit actuellement à Andohatapenaka. En effet, à quoi sert un troisième hôpital alors qu’à Befelatanana et à Ampefiloha, beaucoup de salles et pièces sont encore vides. On aurait peut-être mieux fait d’utiliser l’argent pour équiper ces hôpitaux en scanner ou en appareil IRM. Ou à réparer la « bombe à cobalt » de Befelatanana (unique dans l’île) en panne depuis plus de deux ans, et dont l’état plonge dans le désespoir des milliers de cancéreux et leurs familles…

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