Wednesday, August 03, 2011

Centenaires : les gènes y sont pour quelque chose, plus que le mode de vie

Voilà une étude qui va rassurer et déculpabiliser les épicuriens, ils peuvent vivre très vieux tout en faisant bonne chère.
Des chercheurs israéliens ont découvert et publié dans la revue de la Société américaine de gériatrie que la longévité est davantage liée aux gènes et à l'héridité qu'aux modes de vie et d'alimentation.

C'est sur 477 juifs ashkénazes, tous très âgés (95 à 122 ans) et encore autonomes, que l'étude a été faite. La plupart sont des femmes (75%).

Pourquoi les chercheurs israéliens ont-ils choisi la population de juifs ashkénazes pour faire leur étude? Et bien parce ce que cette population est plus uniforme génétiquement que d'autres, ce qui facilite la découverte de gènes différents expliquent-ils.

Ces 477 personnes ont des points communs à la moyenne de la population : modes de vie, régime alimentaire, consommation de tabac, exercice physique et aussi en termes de ration taille-poids.

Elles ont été comparées avec 3.164 personnes, nées à la même époque qu'elles et qui, lors d'une enquête nationale sur la santé et la nutrition, ont été examinées entre 1971 et 1975.

Or, il a été découvert que les personnes qui sont les plus agées sont celles qui ont bu légèrement plus que les autres et aussi fait moins d'exercice. L'étude montre que 24% des hommes les plus vieux ont bu de l'alcool quotidiennement, contre 22% de la moyenne des hommes. Pour ce qui est de l'exercice fait régulièrement 43% des plus âgés en on fait contre 57% de la moyenne des hommes.

Le directeur de l'Institut de la recherche sur l'âge à la faculté de médecine de l'Université Yeshiva, à New York, Nir Barzilai, qui est l'un des principaux auteur de l'étude, a expliqué que c'est grâce à des gènes de longévité supplémentaires que ces personnes très âgées ont pu être protéger des effets nocifs d'un mode de vie réputé peu sain.

Mais il a précisé que même si cette étude a démontré que les centenaires peuvent être obèses, ne pas faire d'exercice et fumer, ce mode de vie serait néfaste à ceux qui n'ont pas eu d'ancêtres ayant vécus très très vieux.

Alors amis épicuriens, si vous voulez être rassurés pleinement, il vous est conseillé de consulter votre arbre généalogique, afin de connaître la longévité de vos ascendants !


Quelles sont les recettes pour devenir centenaire ?

Selon des scientifiques américains, on est moins névrosé et plus extraverti dans les familles de centenaires.

De nombreux travaux scientifiques se sont penchés, au cours des dix dernières années, sur les caractéristiques des centenaires, analysant leur mode de vie ou décryptant leurs gènes. Pour la première fois, des chercheurs ont décidé de se pencher sur la psychologie de ces personnes de plus d'un siècle et ont mis en évidence certaines particularités, comme le fait qu'elles sont plus extraverties ou moins névrosées que les autres. Les spécialistes en gériatrie de la faculté de médecine de Boston, aux États-Unis, qui ont publié leurs travaux le 3 avril dernier dans le Journal of the American Geriatrics Society, soutiennent que la personnalité influe sur l'espérance de vie.

Pour aboutir à une telle conclusion, l'équipe de Thomas Perl, directeur de l'étude des centenaires de Nouvelle-Angleterre, a interrogé près de 250 personnes âgées en moyenne de 75 ans, tous descendants de centenaires. On sait en effet que c'est dans les familles de centenaires que se recrutent d'autres centenaires… À l'issue de l'analyse qualitative et quantitative de ces entretiens, les chercheurs sont parvenus à l'idée que dans les familles de centenaires, on est moins névrosé et plus extraverti. «C'est sans doute cela qui a un effet bénéfique sur le vieillissement, estime Thomas Perl. Par exemple, ceux qui sont moins névrosés gèrent mieux le stress. Et les extravertis ont plus d'amis, du coup ils s'occupent mieux d'eux.» Le chercheur estime qu'il serait intéressant d'inclure dans les études sur le vieillissement ces paramètres en plus de ceux traditionnellement étudiés, comme les facteurs génétiques et environnementaux.


Vivre dans un pays riche, de type social-démocratie

Françoise Forette, professeur de gériatrie à l'université Paris-V et directrice de la Fondation nationale de gérontologie, ne dit pas autre chose quand elle explique que pour atteindre les 100 ans, «il faut avoir envie de vivre, être optimiste». Si l'on glose beaucoup sur l'alimentation en vantant les mérites du régime méditerranéen ou japonais, le psychisme n'est pas à négliger. «Arrêter de travailler trop tôt n'est pas une bonne idée, estime ainsi la gériatre. Car à la retraite, on fait dix fois moins de choses que quand on travaille, ce qui est délétère pour les fonctions cognitives. Or pour vivre centenaire, il faut un bon cerveau !»

À la fin du XIXe siècle, l'homme mourait en moyenne à 43 ans, et la femme à 46 ans. Aujourd'hui en France, l'espérance de vie est de 84,3 ans pour les femmes et de 77,5 ans pour les hommes. Chaque année, cette espérance de vie augmente de un à trois mois. On estime donc qu'une petite fille sur deux, née en 2003, deviendra centenaire. La question n'est donc pas de savoir si l'augmentation du nombre des centenaires constitue ou non une bonne chose, mais de voir comment il est possible de vieillir en gardant intactes le plus longtemps toutes ses facultés. «La majorité des maladies qui assombrissent le vieillissement peuvent être prévenues», relève Françoise Forette. C'est tout au long de la vie et même dès le plus jeune âge que l'on peut s'entraîner à bien vieillir.

Le démographe Jean-Marie Robine, directeur du laboratoire démographie et santé de l'Inserm, souligne l'importance de vivre dans un pays riche, de type social-démocratie, pour vivre vieux. «Il existe une corrélation entre la façon de distribuer les richesses et l'espérance de vie, explique-t-il. Le Japon, pays où les femmes vivent en moyenne jusqu'à 86 ans et les hommes 79,2 ans, est une social-démocratie très égalitaire.» Il note qu'en Angleterre, aux États-Unis et au Brésil, où le ratio entre ce que gagnent les plus riches et les plus pauvres peut aller jusqu'à 20 (contre 2 au Japon et 3 en France), l'espérance de vie est plus faible. En Angleterre, elle est ainsi, pour les femmes, de trois ans de moins qu'en France, et, aux États-Unis, de cinq ans de moins. «L'alimentation est marginale pour devenir centenaire, confie-t-il. Par contre, la médecine préventive est fondamentale. Au Japon, les salariés font tous les ans, dans leur entreprise, un check-up complet qui permet de détecter très tôt toutes sortes de pathologies.»

Le nouveau défi des personnes très âgées

En France, on estime qu'il y a entre 15 000 et 20 000 centenaires. Mais les données ne sont pas très précises puisqu'il n'existe pas, à la différence du Japon, de registres de population. Au pays du Soleil-Levant, on compte 36 000 centenaires pour 130 millions d'habitants. Ces deux pays sont les champions du monde de la longévité. Aux États-Unis, on estime à plus de 60 000 le nombre de centenaires et à plus de 9 000 en Grande-Bretagne.

Cette augmentation d'une population très âgée soulève une problématique à laquelle notre société n'est pas bien préparée. Au-delà des questions strictement médicales, qui, elles, sont à peu près correctement gérées, c'est l'aspect social et psychologique qui est le moins bien pris en compte. Pour preuve, cette étude des chercheurs de l'université de Temple à Philadelphie qui ont interrogé 244 centenaires et ont notamment analysé les différents critères définissant la dépression : troubles du sommeil, de l'appétit, tristesse, repli sur soi, etc.

Leurs résultats présentés lors du dernier congrès annuel de la société américaine de gérontologie montrent que beaucoup reste à faire pour améliorer le bien-être des personnes très âgées. Ils ont ainsi pu évaluer qu'un centenaire sur quatre, soit 25 % des personnes interrogées, souffrait de troubles dépressifs, alors que seulement 8 % d'entre elles avaient eu auparavant un diagnostic de dépression. Pour les auteurs, la dépression chez les personnes très âgées est largement sous-traitée, alors que ces troubles pourraient être pris en charge, notamment par un soutien sociopsychologique.

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