Tuesday, November 02, 2010

Trafic de drogue sur La Réunion: Saisie de 15 000 comprimés d'Artane en provenance de Madagascar



Plus de 15 000 cachets d'artane en provenance de Madagascar ont été retrouvés à l'aéroport international de Gillot, à La Réunion.


15 000 cachets d'artane ont été saisis à La Réunion dans les bagages d'une adolescente de 15 ans qui a passé ses vacances sur la Grande Ile. Elle était accompagné de son cousin qui a été mis en garde à vue au commissariat de Saint-Denis. Dans la foulée, la mère et l'oncle de l'adolescent ont aussi été appréhendés, soupçonnés d'être complice du trafic. Le père de la victime, quant à lui, est resté à Madagascar mais est soupçonné d'être le cerveau de l'affaire.

La valeur des cachets découvertes est estimée à 55 000 Euros. L'interpellation de toutes les personnes sus-citée tient du fait que ce montant est estimé "trop conséquent pour qu'une simple vacancière puisse l'avoir" a estimé le douanier à l'aéroport de Gillot. L'enquête suit actuellement son cours.

L'Artane est considéré comme l'ecstasy des pauvres. Consommé avec de l'alcool et/ou du cannabis, il donne un sentiment de toute puissance, amenant l'individu au passage à l'acte. Mais à côté de cela, ce produit sera consommé par 15% des adolescents afin de remplacer ce que les médecins qualifient d'"émotion non élaborée" par des sensations. Certains spécialistes parlent de "lifting psychique".

Tout d’abord il est important de rappeler que l’Artane est une drogue antispasmodique qui est prescrite contre la maladie de Parkinson, ou contre les effets secondaires lors de la prise de certains neuroleptiques. "En pharmacie, le produit coûte 3 euros. Mais il sera revendu 6 euros par le dealer", selon le docteur Jean-François Daffreville, de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie. Ce produit a des effets secondaires: vision brouillée, bouche sèche, nausée, énervement. Mais il a un effet euphorisant, qui, associé à l’alcool et/ou au cannabis est également "désinhibant". Autrement dit, il facilite le passage à l’acte. Il n’entraîne pas de dépendance physique. Mais associé à l’alcool, le consommateur peut croire qu’il est dépendant au produit, et le consommera dès lors pour se sentir mieux. Outre le fait que ce produit sera consommé par des jeunes, pour se donner le courage d’aller voler ou de vandaliser, il est également consommé par des personnes en détresse. "Lors de l’adolescence, le jeune se cherche, et ressent le besoin de transgresser. Et la plupart d’entre eux finiront par trouver leurs marques. Mais 15% d’entre eux, tout milieux confondus, vont avoir une consommation régulière qui leur donnera l'impression de trouver un réconfort", souligne le docteur Daffreville. Ces jeunes Réunionnais qui vont consommer quotidiennement l’Artane sont en détresse psychologique. Bien souvent, ils sont victime de violences sexuelles ou autres… Les enfants de parents divorcés, se sentant responsables, on encore les enfants adoptés, ayant un sentiment d’abandon, vont rechercher "la défonce anti-pensée". Sachant qu’il y a désormais d’autres produits, plus efficaces et avec beaucoup moins d’effets secondaires contre la maladie de Parkinson, il paraît opportun de restreindre la vente de ce médicament. Dans un contexte où ce produit est largement détourné de sa première utilité, qu’attendent les instances médicales pour réagir ?

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