Conséquences des émeutes de mercredi, les leaders des 3 Mouvances Fetison Rakoto Andrianirina, Lalatiana Ravolomanana, Zafilahy , Emmanuel Rakotovahiny et le pasteur Tsarahame ont été déférés hier dans l'après midi au parquet. A l'issue de cette présentation, un mandat de dépot, c'est à dire un "dépot en prison" a été signifié aux leaders de la mouvance Ravalomanana Fetison Zafilahy et Tsarahame. Par contre, Lalatiana Ravolomanana et Emmanuel Rakotovahiny, qui ne sont pas de la mouvance Ravalomanana ont pu rentrer chez eux. On peut dire que la HAT porte un coup dur aux pro Ravalomanana tout en donnant un signal fort aux opposants, Monja Roindefo en tête qui prévoit un meeting en plein centre ville ce samedi. Malgré les critiques intra légalistes contre Fetison, on se demande bien maintenant qui au sein de cette mouvance aura le charisme pour reprendre le lead du mouvement ? Pas sûr qu'un Rakotoarivelo ou un Satrobory fassent l'affaire et Raharinaivo Randrianantoandro n'est plus considéré comme un des leurs. Cette arrestation peut elle conduire aussi à une solidarité de l'opposition ? On en doute fort. Pour les opposants, c'est avant tout un concurrent en moins et des voix à récupérer . Reste à savoir maintenant pendant combien de temps, ces derniers resteront à Antanimora. Le procés est prévu pour le 23 novembre, soit une semaine après le référendum. Le temps sans doute de calmer leurs ardeurs, puis de les faire sortir contre une promesse de non agression comme ce fut le cas avec Raharinaivo Randrianantoandro du Tim ? Il faut se rappeller que cette stratégie en avait épuisé et calmé plus d'un : Razily, Manandafy Rakotonirina, les journalistes de Fahazavana, Raharinaivo et demain Fetison, au final, ils sont tous rentrés dans le rang après un passage par la case prison. C'est humain.
La réaction des trois mouvances ne s'est pas fait attendre
Les 3 mouvances ont réagi moins de 24 heures après le placement sous mandat de dépôt de ses trois leaders. En effet, lors d'une conférence de presse qu'ils ont tenue hier à la villa Elisabeth, les Mamy Rakotoarivelo, Emmanuel Rakotovahiny, Monfort Anselme, Manandafy Rakotonirina, Miandrisoa Marcel, Manoro Régis, Ruffine Tsiranana... ont unanimement condamné la montée de la dictature à Madagascar. « Nos amis sont arbitrairement et injustement emprisonnés. », a martelé Mamy Rakotoarivelo. Le Dr Emmanuel Rakotovahiny de relayer : « Nous n'allons pas reculer. Nous continuons à combattre la dictature. J'en profite pour lancer un appel au jeune Rajoelina à cesser ses pratiques, sinon il finira en prison. ». Monfort Anselme n'a pas mâché ses mots: « S'ils veulent la guerre, nous sommes prêts. Les partisans du président Didier Ratsiraka ne sont pas de ceux qui reculent devant l'intimidation. » Les leaders des trois mouvances ont revendiqué hier la libération immédiate et sans condition de Fetison Rakoto Andrianirina, de Zafilahy Stanislas, du pasteur Edouard Tsarahame ainsi que leurs partisans qui croupissent encore en prison.
Interpellation. Manandafy Rakotonirina, quant à lui, a fait constater que le régime de Rajoelina bafoue les efforts entrepris par la communauté internationale pour sortir Madagascar de la crise. Sur la même foulée, Mamy Rakotoarivelo a fait savoir que les trois mouvances vont interpeller les représentations diplomatiques à Madagascar sur les événements de ces derniers jours. Une lettre a été signée hier dans ce sens à Ivandry. Par ailleurs, dans un communiqué du 11 novembre intitulé « Faire cesser immédiatement la répression et respecter sans condition le respect les droits fondamentaux », signé par Guy Rivo Randrianarisoa, son porte-parole, la mouvance Ravalomanana interpelle la même communauté internationale. « Face à ces arrestations arbitraires et à ces faits d'intimidation intolérables qui disqualifient définitivement le gouvernement de la HAT, et qu'aucun démocrate à Madagascar et à travers le monde ne saurait accepter, un appel urgent et solennel est lancé à la communauté internationale, et en son sein aux principaux partenaires regroupés au sein du GIC-M, afin que toutes initiatives immédiates soient prises, d'une part pour obtenir la libération sans délai ni condition des leaders récemment détenus et, d'autre part, pour accélérer le processus actuellement réactivé par la CNOSC en vue de rouvrir des négociations rendues absolument nécessaires pour l'instauration d'une transition réellement neutre. », indique le communiqué.
En ordre dispersé. Interrogé sur le meeting que l'ancien Premier ministre de la HAT, Monja Roindefo, organise ce jour dans la Capitale, le Dr Emmanuel Rakotovahiny a répondu que les trois mouvances ne s'y sont pas associées. « Pour le moment, nous militons en ordre dispersé bien que nous ayons le même adversaire. », a souligné le chef de délégation de la mouvance Zafy. Quant à la suite de l'action des trois mouvances après l'incarcération des trois de ses leaders, Mamy Rakotoarivelo de préciser : « Un bon stratège ne dévoile jamais sa stratégie. Ce qui est sûr, c'est que nous allons poursuivre notre combat sans verser dans la violence. »
RAJAOFERA Eugène
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