Tuesday, November 30, 2010
Riana libre
Riana Ranjeva a été condamnée à un mois d'emprisonnement avec sursis et bénéficie de dix jours pour faire appel de la sentence. La fille du Pr Raymond Ranjeva, Riana Ranjeva, ou plutôt Riana Ratsisalovanina, comme l'a si bien précisé son avocat lors de son plaidoyer, ainsi que des membres de sa famille ont manifesté leur soulagement au terme des 45 minutes du procès qui s'est déroulé sous haute tension.
Au début du procès, Riana Ratsisalovanina, décontractée et posée, a infirmé la charge qui pèse sur elle. « Il n'a jamais été question d'outrage, ni d'humiliation envers les forces de l'ordre. J'admets avoir élevé un peu la voix, mais je n'ai jamais humilié ni outragé les agents des forces de l'ordre », a-t-elle déclaré en réaction à l'« outrage envers les forces de l'ordre » qui lui est reproché. « Je leur (les agents des forces de l'ordre) ai demandé de baisser leurs armes car il n'y avait que mes enfants et moi ». Et les agents armés se comptaient par dizaines ce jour là, en uniforme et surtout en tenue civile selon les dires de la défense. « Selon la loi, un individu a le droit de demander aux agents de décliner leur identité, ainsi que l'objet de leur mission, de demander la permission d'entrer », a ajouté la défense.
Toujours selon Riana Ratsisalovanina, « je ne les ai pas laissés entrer tout de suite. J'étais seule et je leur ai dit que j'avais appelé mon mari et mon avocat ».
Réaction humaine
Me Vola Hasina Andriamanalina et Me Eric Andrianahaga, ses avocats, ont basé leur défense sur la réaction humaine de leur cliente. Car les avocats de la défense ont été très fermes. Pour eux, « le côté humain explique le ton un peu élevé » de la prévenue. En outre, des coupures de journaux, des éditions faisant état d'attaques à main armée et de banditisme ont été remises au tribunal. Par ce geste, les avocats ont voulu justifier le fait que l'accusée était en droit de se protéger, vu l’insécurité. Et d'ajouter que « certains des agents présents ce dimanche étaient en tenue civile et armés, qui plus est ».
Me Eric Andrianahaga a tenu aussi à préciser que, de même que le procès-verbal ne comportait aucune preuve d'outrage, les agents qui ont effectué l'opération ont admis plus tard que « tout s'est passé normalement ». Durant son plaidoyer, Me Vola Hasina Andriamanalina n'a eu de cesse de jouer la carte sentimentale, prenant la présidente d'audience par son côté féminin, capable de comprendre la réaction verbale de l'accusée, enceinte et mère.
Tout semblait donc se dérouler au mieux. Même l'assistance, largement acquise à la cause de l'accusée, y est allée de son tonnerre d'applaudissements. La défense a prié le tribunal de sortir la sentence le jour même, et qu'au moins, Riana Ratsisalovanina bénéficie d'une liberté provisoire. Le verdict est tombé. À la fin, l'accusée a écopé d'un mois d'emprisonnement avec sursis. L'assistance, qui visiblement n’a entendu que les termes « un mois d'emprisonnement » a failli perturber la séance par des protestations.
Misaina Rakotondratsima
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