Saturday, November 20, 2010
Les mutins se sont rendus
C’était prévisible car on ne négocie pas trop longtemps avec les insubordonnés, les traîtres et les terroristes. Demandez aux Américains… Surtout que le général Noël Rakotonandrasana avait déclaré « qu’ils iront jusqu’au bout (abattre le régime de transition d’andry Rajoelina) et qu’ils ne négocieraient pas ». Ils, ce sont les officiers supérieurs décus, trop politisés et alléchés par le moyen de s’enrichir vite en se conduisant comme des mercenaires.
Le vendredi après-midi, après la descente à la Bani (Bas aéro-navale d’Ivato) du Chef de l’Etat-major des armées malgaches (Cemgam), le général de brigade André Ndriarijaona, tout le périmètre entourant la Bani et habité par des civlls, a été évacué. A ce moment, le Cemgam avait eu la volonté de poursuivre les négociations car il fallait éviter que les militaires malgaches de tirent entre eux.
Le samedi matin 20 novembre 2010, tous les officiers de l’Etat-major des armées se sont réunis au palais d’Ambohitsorohitra avec le président Andry Rajoelina, Chef suprême des forces armées. Celui-ci avait été menacé de mort par un des colonels mutins. C’est sûrement lors de cette réunion qu’a été décidé l’assaut de la Bani qui a donc eu lieu entre 17 et 17h30, heure locale.
Les choses ont commencé à se précipiter en plein milieu de l’après-midi, alors que de gros nuages noircissaient l’horizon. La FIS avec à sa tête le colonel Lylison ainsi que des éléments de la Garde Présidentielle, une cinquantaine d’hommes en tout, ont investi le camp de la BANI. Les éléments restant se sont postés à l’extérieur, l’œil dans le viseur, le doigt sur la gâchette. Mais ils n’eurent pas à user de leur puissance de feu, puisque les mutins ont finalement capitulé.
C’est sous bonne escorte qu’ils ont quitté la BANI pour rejoindre Ankadilanana, pour être entendus par les enquêteurs. Six des mutins, ayant déjà des antécédents judiciaires, ont aussitôt été acheminés à la maison de force de Tsiafahy. Ce sont entre autres, le Général Raoelina et les Colonels Coutiti, Rabezandry, Andriamihoatra, Jadifara et Tsimiondra. Ils sont respectivement impliqués dans les affaires du 07 février, l’opération Taliban en juillet 2009 (attaque de la station Viva), préparation d’un complot à Ambohijanaka, et finalement l’affaire des bombes artisanales.
Avant d’en arriver là, samedi dans la matinée, le CEMGAM, le Général André Ndrianarijaona et tous les chefs de corps, ont tenu une réunion, sans doute, un véritable conseil de guerre avec le Président de la HAT, Andry Rajoelina, au Palais d’Ambohitsirohitra. Ils ont quitté les lieux sans rien révéler de l’objet de cette réunion matinale. Quoi qu’il en soit, samedi en début d’après midi, l’opération a été lancée. Les premiers coups de feu ont été entendus après des négociations menées par le CEMGAM et son staff. Une demi-heure après, le Général Noël Rakotonandrasana et le Colonel Charles Andrianasoavina, sont les premiers à sortir du camp, sans armes, les mains levées. A un moment, pourtant, tout le monde craignait le pire. Les mutins se trouvaient dans une base militaire et pouvaient disposer d’armements et même de partisans. Mais finalement, ils ne sont qu’une vingtaine et apparemment, n’avaient pas d’armes lourdes. Avec la fin de cette mutinerie, la semaine s’est terminée dans le plus grand soulagement aussi bien de la HAT que de l’Etat Major Général des forces armées.
Didi R.
Qui sont-ils ?
Colonel Jadifara : Ancien chef de sécurité auprès de l’Assemblée Nationale, leader des zana-dambo durant les moments forts de 2002, il est condamné par la justice lorsqu’il est impliqué dans l’opération Taliban en juillet 2009
Colonel Randriamihoatra et Commandant Ratsiorimanana : impliqués dans l’opération Taliban
Colonel Rabezandry : il est impliqué dans l’affaire Ambohijanaka (tentative de coup d’Etat)
Colonel Coutiti : Homme fort de Ratsiraka, il a déjà été condamné à perpétuité à Tsiafahy lorsqu’il a bénéficié d’une faveur présidentielle pour être placé en résidence surveillée.
Général Raoelina : homme fort de Ravalomanana, il a été Directeur de la Sécurité Présidentielle (DSP) et commandant du SMAD. Il détient de multiples fonctions militaires durant le régime Ravalomanana. Après la tuerie de 07 février, il est condamné par la justice et recherché dans toute l’Ile. Il n’est réapparu qu’à l’occasion de cette tentative de coup d’Etat.
Général Noel Rakotonandrasana : homme fort de Andry Rajoelina, il a participé activement au renversement du régime Ravalomanana. Il est nommé ministre des Forces Armées. Soupçonné de commanditer un coup d’Etat contre la HAT, il a été limogé.
Lieutenant-Colonel Charles Andrianasoavina : homme fort de Andry Rajoelina, il est plutôt connu pour son irascibilité. Il a été l’un des Chefs de la FIS avant qu’il ne soit écarté d’Ambohitsorohitra lorsqu’il est soupçonné de concocter un coup d’Etat. Ce qui est actuellement confirmé...
Colonel Ramaharavo : il est connu pour être un proche de l’ancien Premier ministre Monja Roindefo
Entre temps Fetison Andrianirina, le pasteur Edouard et Zafilahy ont été transférés dans une destination inconnue selon la déclaration de leur avocat
A présent, les 53% des malgaches ayant participé au référendum du 17 novembre 2010, peuvent attendre les résultats de leur choix souverain avec plus de sérénité.
Au fait qu'en est-il du résultat ? :taux de participation : 52,33% , OUI : 73,33%, NON : 26,30% cela veut dire que 0,37% ont voté nul ou blanc, et que 47,67% ne se sont pas déplacé..
Le président (Andry Rajoelina) sort en apparence renforcé, pour le court terme. Mais pour le long terme, tant qu’il n’arrivera pas à avoir un rôle de rassembleur car, en fait, et c’est cela le problème, il a radicalisé ses adversaires politiques, et tant qu’il se trouvera dans cette situation, ce renforcement ne sera pas définitif.
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