Le Pr Raymond Ranjeva, en compagnie de sa fille, ainsi que des 12 officiers supérieurs inculpés, ont comparu hier au Parquet du tribunal d'Anosy. Actuellement, il bénéficie d'une liberté provisoire. Ce dernier a pu finalement rejoindre son domicile.
Auparavant, le Pr Raymond Ranjeva, ancien juge international de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, et sa fille Riana, enceinte, ont été auditionnés à Ankadilalana pour leurs supposés liens avec les mutins d'Ivato. Riana précédait son père et les 12 officiers prévenus.
Comme le Pr Raymond Ranjeva dans « l'affaire de la BANI », sa fille a dans un premier temps bénéficié d'une liberté provisoire. Sauf qu'en lieu et place de cette liberté, elle se retrouve actuellement en mandat de dépôt à Tsiafahy pour « insulte envers les forces de l'ordre ». Une décision accueillie dans une forte émotion par les proches du Pr Ranjeva venus à Anosy. Certains juristes crient au scandale, vu la sévérité de la peine par rapport au délit. « C'est scandaleux.
On n'envoie pas une femme enceinte en prison pour outrage qui n'est pas un crime. C'est pire que dans un passé récent », s'insurge un avocat à la Cour.
Selon le colonel Richard Ravalomanana, commandant de la Circonscription de la gendarmerie nationale d'Antananarivo, chargé de l'audition et de l'enquête sur les officiers mutins de la BANI, « le Pr Ranjeva est concerné plus ou moins directement dans l'affaire de coup d'état de la BANI du 17 novembre, jour du référendum. Des documents compromettants auraient été retrouvés chez lui lors d'une fouille », ajoute l'officier supérieur. Il insinue là un lien entre le Pr Ranjeva et les auteurs du coup d'état de la BANI. Dans un premier temps, l'ancien vice-président de la CIJ a pu rentrer chez lui, même s'il était interdit de sortie internationale depuis le 23 novembre, selon un ordre du Procureur général de la Cour d'appel. « Contrairement aux autres détenus qui ont été vus avec des armes de guerre, le Pr Ranjeva ne présentait pas de danger immédiat. Il pouvait rentrer chez lui », a ajouté le colonel Richard Ravalomanana.
La Justice est indépendante
Pour les autres inculpés, à savoir les 12 officiers impliqués comme auteurs du coup d'état de la BANI, ils sont tous sous mandat de dépôt à Tsiafahy. À savoir, le général Noël Rakotonandrasana, les colonels Ramboasalama, Rabezandry, Andriambahoaka, Andrianasoavina, Raberanto, Toto Vincent, Ravoavahy et Mahaleo Randrenja, le lieutenant-colonel Ramilijaona. Le lieutenant Dera bénéficie d'une liberté provisoire.
La ministre de la justice Christine Razanamahasoa a été la première à réagir aux rumeurs qualifiant le procès de « politique ». D'après la garde des Sceaux, « la Justice est indépendante ». Elle a aussi tenu à mettre les points sur les i concernant des bruits qui ont circulé, envoyant le Pr Ranjeva à Tsiafahy.
D'après les déclarations à Anosy du colonel Richard Ravalomanana, d'autres personnes pourraient être auditionnées prochainement. « Tous ceux qui ont parlé pour empêcher la tenue du référendum, ou déclaré tout faire pour perturber le bon déroulement du scrutin, seront auditionnés. Tout comme certains qui ont appelé les Forces armées à prendre leurs responsabilités », a poursuivi le colonel Richard Ravalomanana.
Allusion faite à Monja Roindefo qui, juste après son meeting avorté à Andohatapenaka, a appelé à la prise de responsabilités des Forces armées.
Au dernière nouvelle on a appris que fille de Raymond Ranjeva, Riana Ranjeva, prévue pour être incarcérée à Tsiafaha pour insultes aux forces de l'ordre, a été admise à l'hopital HJRA suite à une consultation médicale.
Par contre, le colonel Charles Andrianasoavina et le général Noel Rakotonandrasana ont été transférés à Tsiafahy.
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