Wednesday, November 24, 2010

Francine Aimée Razafindramavo premier ministre avec l'équipe de Charles et Coutiti

Outre les chèques, valant plus de 200 millions d’Ariary, saisis au domicile du Général Noël Rakotonandrasana, les enquêteurs ont également mis la main sur d’importants documents à la demeure du Lieutenant – Colonel Charles Andrianasoavina. Mais ce qui a étonné ces enquêteurs a été la découverte de deux documents manuscrits, dont l’un est une… « Ordonnance portant nomination de Chefs d’Institutions » et où le nom d’une femme est inscrit comme étant le Premier ministre.

Elle s’appelle Francine Aimée Razafindramavo et elle faisait partie du groupe de représentants de Marc Ravalomanana - aux côtés des Norbert Ratsirahonana, Rajemison Rakotomaharo, Evariste Marson et Jean Seth Rambeloarijaona – qui menait des négociations auprès de celui de Didier Ratsiraka aux moments forts de la crise de 2002. Francine Aimée Razafindramavo qui, selon un document manuscrit saisi entre les mains des mutins d’Ivato, a été nommée « Premier ministre, Chef du Gouvernement, du Comité militaire pour le Salut public ». Reste à savoir si cette dame a été ou non au courant de cette « promotion » qu’elle a reçue. Toujours est – il que les Généraux Raoelina et Rakotonandrasana l’ont bel et bien désignée pour trôner au Palais de Mahazoarivo, à la place du Général Camille Vital. En tout cas, ledit document manuscrit porte l’appellation de… « Ordonnance n°2010 – 002 du 19 novembre 2010 portant nomination des Chefs d’Institutions ». « Ordonnance » qui a été prise par le « Comité militaire pour le Salut public ». Et « Ordonnance » qui peut donner le vertige aux habitués des arcanes juridiques et administratives, tellement elle recèle des lapsus et autres entorses flagrantes aux textes en vigueur.


En effet, pour ne citer que quelques exemples frappants, cet « acte », dans son visa, fait référence à l’ « Ordonnance n°2009 – 001 du 17 mars 2009 portant transfert des pouvoirs à un Directoire militaire ». Et, le plus curieusement du monde, il mentionne également « la nomination de Monsieur Monja Roindefo Zafitisimivalo, Premier ministre technicien », sans pour autant avoir fait référence à un quelconque acte ayant consacré ce dernier à ce poste. Idem pour l’autre point du même visa qui établit, textuellement (avec les fautes d’orthographe et grammaticales y notées),« l’échec de l’Accord politique pour sortir le pays de la crise signée à Maputo et l’acte additionnelle d’Addis Abeba, conférant à Andry NR la présidence de la transition et nomme Mangalaza Eugène Premier Ministre de consensus ». Mais un tout autre visa ne pourrait que faire hérisser les poils de l’échine des irréductibles de l’Administration générale : « vu la nomination du Colonel Camille Vital en remplacement du Professeur Mangalaza Eugène, dont Monsieur Andry Nirina Rajoelina n’a pas pu sortir le pays de la crise et ne trouve même pas un issu pour la reconnaissance Internationale alors que le délai était déjà dépassé d’un an donné par la Hcc » (sic). Chapeau !


Sept « Provinces autonomes »…
En tout cas, cette « Ordonnance », outre le fait d’avoir nommé une femme à la « Primature », a également « maintenu » les actuels Cemgam et Commandant de la Gendarmerie nationale à leurs postes respectifs. Histoire de jeter le trouble au sein des Forces armées ? Dans son « article 4 », la même « Ordonnance » a également prévu de mettre des « Gouverneurs militaires » à la tête des… « sept (07) provinces autonomes ». Manakara étant désigné être le « Grand Sud – Est », adopté par ces mutins comme une « Province autonome », en sus des six autres régulièrement connues de tous. Et comme il fallait « boucler en beauté » cette « Ordonnance » pas comme les autres, il est stipulé au bas de sa page, sans mention du moindre article, que « toutes dispositions contraires à cette Ordonnance sont nulles et non – avenues ». En d’autres termes, nos « vaillants » mutins ont mené le pas de charge pour carrément déclarer « nulle et non – avenue » la Constitution de la 3e République. Par le biais d’une « Ordonnance » à l’allure folklorique et rocambolesque,quoiqu'il en soit cet acte dévoile en lui seul les « capacités » intellectuelles de ses auteurs qui, pourtant, prétendaient vouloir diriger un Etat, une Nation toute entière.


L’autre « acte », également saisi, établit l’ « organigramme » du fameux « Comité militaire pour le Salut public » : une « Direction générale de l’opération » dirigée conjointement par Raoelina et Rakotonandrasana ; le Colonel Randrenjamahaleo comme « Chef Cab » ; le « service logistique » entre les mains du Lieutenant – Colonel Rabezandry ; celui « financier » dirigé par le Commandant Lehimena et la « Communication » par le Lieutenant – Colonel Luc Ramilijaona ; un « Officier coordinateur » dirigé par le Colonel Mamisoa ; au « service renseignements » trônent les Colonels Faustin, Toto Vincent, Benjamin et Andriamihoatra ; les « Responsables opérations » sont les Colonels Coutiti et Jadifara ainsi que le Lieutenant – Colonel Charles Andrianasoavina ; les deux Lieutenants – Colonels Randria et Zafimahita s’occupent du « Protocole » tandis que la « Rédaction » est confiée aux Colonel Patrick, Commandant Raisidrimanana et le « Bp » Mahatsara. Et tout le monde siège aux « relations publiques » (Raoelina, Rakotonandrasana, Ravoavahy, Ramboasalama, Raberanto, Ramaharavo, Coutiti, Andrianasoavina et Raisidrimanana).

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