Le week-end dernier, l’insécurité à Toamasina a atteint le summum. Toute la ville a été à sang, 7 personnes ont perdu la vie. Si certaines d’entre elles ont reçu les balles des malfaiteurs, d’autres ont été victimes de vindicte populaire, une autre dans un état comateux. La principale cause, vol de moto en vue d’une attaque à main armée.
Les habitants de la Capitale du Betsimisaraka ont connu un week-end noir et à sang. Dans la nuit de samedi dernier, trois bandes armées ont semé la terreur dans trois endroits différents. A Tsarakofafa vers 21 h, un foyer a été victime d’une attaque à main armée, le couple propriétaire de la maison a reçu plusieurs balles et a perdu la vie. Tous les objets de valeur ont été dévalisés et la fille de ce dernier a été violée. Au même moment, à Tanambao V, une mère de famille de 20 ans a reçu une balle perdue lors d’une course-poursuite entre deux voleurs de moto et une femme à bord de sa moto. Cette dernière a choisi de laisser au profit de ses poursuiveurs la moto et a fort heureusement pu s’échapper. Notons qu’entre 17 h 30 et 19 h, ledit quartier est habituellement privé d’électricité, une situation qui a favorisé les actes de banditisme.
Un peu plus tard, c’est-à-dire vers 22 h et toujours du côté de Tanambao V, 4 bandits armés ont attaqué une maison dont le propriétaire, ayant voulu protéger ses biens, a également perdu sa vie. Seule sa moto a été la cible de ces derniers.
Par ailleurs, plusieurs armes appartenant aux éléments des Forces de l’ordre, entre autres pistolets automatiques et kalachnikovs ont circulé dans toute la ville sous le nez et à la barbe de certains d’entre ces derniers. C’est la principale cause de la recrudescence de l’insécurité dans cette ville de l’Est.
Ras-le-bol généralisé
Ayant perdu tous les bons sens devant la tragédie, une partie des habitants de la ville de Toamasina s’est lancée dans la vindicte populaire. Trois autres personnes, pointées du doigt ont reçu des coups et blessures mortels, le premier à Ambolomadinika, le second à Tanambao verrerie et le dernier à Sampanana Ambodisaina. Le ras-le-bol généralisé face à l’impuissance des Forces de l’ordre est à l’origine du révolte. Cependant, jusqu’ici personne n’est en mesure de prouver si ces trois victimes figuraient parmi les bandits qui ont semé la terreur dans cette ville ou non.
Hier vers 15 h 30, Toamasina n’a pas encore connu le calme. Un policier, le brigadier en chef, Pascal, en service à la Police centrale de Toamasina, ayant regagné la Gare routière de Toamasina, à bord d’un cyclo-pousse, probablement pour prendre le car reliant cette ville de la Capitale, a reçu une balle dans la tempe. Du côté du Ceg Radama, le tireur du cyclo-pousse a ralenti, en passant sur une parcelle de rue en état de dégradation. Deux bandits à bord d’une moto, ont profité de l’allure au ralenti pour immédiatement tirer sur le policier. Transporté d’urgence à l’Hôpital, ce dernier a reçu tous les soins nécessaires mais jusqu’ici, il lutte malheureusement entre la vie et la mort.
A cet effet, le Directeur inter-régional de la Police de Toamasina, Jean Yves Rakotoarison a lancé un appel pressant à l’endroit des autorités locales, afin de procéder à l’immatriculation des motos, qui selon ce dernier sont au nombre de 500 000 environ dans toute la ville de Toamasina.
« C’est plus facile dans ce cas de contrôler le mouvement de tous ces véhicules qui se trouvent à la tête des moyens de transport les plus utilisés à Toamasina ».
Au total, 7 morts ont été enregistrés dans cette localité durant le week-end dernier. Une statistique traduisant l’insécurité régnante dans la ville de Toamasina en particulier et dans toute l’Ile en général.
Corinne Razafiarisony
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