L'ancien président malgache à l'enregistrement des bagages, ce 21 janvier au matin. Son avion n'a pas été autorisé à atterrir à Antananarivo.
L'ancien président malgache à l'enregistrement des bagages, ce 21 janvier au matin. Son avion n'a pas été autorisé à atterrir à Antananarivo.
Ce samedi 21 janvier 2012, l'avion qui devait ramener au pays l'ancien président malgache Marc Ravalomanana a dû faire demi-tour, a indiqué un porte-parole de la compagnie SA Airlink. L'espace aérien malgache lui a été interdit par les autorités du pays. L'appareil, après une escale de ravitaillement au Mozambique, a atterri sur l'aéroport de Johannesburg, son point de départ. Marc Ravalomanana refuse actuellement de descendre de l'avion. La mouvance Ravalomanana a décidé de suspendre sa participation aux institutions.
Peu avant de partir de Johannesburg, Marc Ravalomanana semblait confiant : le Premier ministre de transition, Omer Beriziky lui ayant même dit que tout était « OK ».
On attendait l’avion transportant l’ancien président malgache en exil à 14h10, heure locale à Antananarivo. Mais quelques minutes avant l’atterrissage prévu, le ministre de la Communication s’est exprimé sur une radio privée malgache pour annoncer que l’avion de l’ancien président avait fait demi-tour.
Selon Félix Malazarivo, c’est la compagnie aérienne sud-africaine qui a pris la décision par elle-même. Mais, selon d’autres sources, dont les représentants de Marc Ravalomanana qui étaient à l’aéroport, Antananarivo et d’autres pistes de l’île auraient été fermés par les autorités malgaches. Même s’il existait certaines autres possibilités d’atterrissage, le commandant de bord de l’avion aurait préféré faire demi-tour.
Les premières réactions sont politiques : les représentants de l’ancien président ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « violation de la feuille de route ». C’est un accord qui avait été signé par tous les groupes politiques malgaches et qui prévoyait le retour des exilés.
21 juin 2009. Johannesburg. Sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sur la crise malgache. Madagascar est suspendu des activités de la SADC depuis mars 2009.
En vertu de cet accord, les ténors de la mouvance Ravalomanana ont pris des fonctions dans différentes institutions. Ils ont décidé de suspendre leur participation aux institutions, c’est-à-dire au gouvernement et au Parlement de transition. Ils demandent le retour de l’ancien président et la libération des prisonniers politiques.
Bien sûr, l’aéroport est fermé depuis ce matin. Il y a beaucoup de gens massés à quelques centaines de mètres, derrière un cordon de policiers. Les partisans de Marc Ravalomanana sont restés calmes jusqu’à présent.
Le chef de la délégation de la mouvance a fait une déclaration, diffusée par mégaphone, pour informer ses milliers de partisans que Marc Ravalomanana ne rentrerait pas et pour appeler la foule au calme.
Certains partisans commencent déjà à rentrer chez eux, à pied pour la plupart. Ceux qui sont aux abords de l’aéroport, les plus fervents, restent sur place et scandent des slogans, mais la situation reste calme dans l’ensemble.
« Andry Rajoelina n'a pas la volonté politique de résoudre la crise à Madagascar. Le monde peut en être témoin !» a déclaré Marc Ravalomanana, au cours du trajet de retour à Johannesburg, mettant en cause le président de la Transition malgache qui l'a renversé en mars 2009.
Arrivé à Johannesburg, Marc Ravalomanana refuse de quitter l’avion dans lequel il se trouve et se présente désormais comme « apatride ».
Le retour de Marc Ravalomanana, dans «la feuille de route»
Le retour de l'ancien président était explicitement prévu par la « feuille de route » signée en septembre 2011 par les partis politiques malgaches. Il s'agissait de rétablir l'ordre constitutionnel dans le pays après près de trois ans d'une crise ayant violemment touché Madagascar. Cependant, une « note explicative » de ce document indique que le retour « sans condition » des exilés évoqué par le texte n'implique cependant pas « une exonération de poursuites judiciaires ».
Marc Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort, en février 2009, d'une trentaine de manifestants, abattus par sa garde devant le palais présidentiel.
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