Jeudi, 26 Avril 2012
Alors que ces parlementaires jouissent d’un salaire très confortable qui fait l’envie des 76,5% des Malagasy pauvres, ils ne paient pas leurs frais d’hôtel
. Nombreux sont les parlementaires à choisir cet hôtel de la capitale lorsqu’ils sont en session. Mais même si leur salaire est de 1 400 000 Ar par mois, ils s’autorisent de ne pas payer. En revanche, les pauvres ont un revenu mensuel ne dépassant pas les 80 000 Ar par mois. Cela signifie que le salaire de ces parlementaires non élus est 17,5 fois plus que le revenu mensuel des pauvres.
Si l’on attendait un changement du côté de la rémunération des membres des institutions sous ce régime de la transition, les contribuables n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ils paient en effet l’intégralité du budget de fonctionnement de l’Etat dont le salaire des parlementaires. Ils paient aussi une très grande partie du budget d’investissement public, étant donné la suspension du gros des aides extérieures.
Pour couronner le tout, certains de ces contribuables dont cet hôtel cité plus haut font face aux impayés de certains parlementaires. L’on se demande jusqu’à quand cet établissement pourra continuer à subir le comportement de ces parlementaires.
Outre le comportement honteux de ces parlementaires, ce problème fait remonter à la surface l’iniquité des grilles salariales pratiquées dans l’administration et les institutions publiques, ainsi que l’inégalité flagrante du niveau des revenus à Madagascar.
Dans le fonctionnariat, les statuts particuliers de certains corps de fonctionnaires créent de la frustration pour les autres corps. D’où les grèves à n’en plus finir de ces dernières années. Sinon, les membres de plusieurs institutions jouissent d’un salaire confortable, alors qu’ils sont loin de produire quoi que ce soit pour le pays. C’est une perte économique énorme. Il n’y a qu’à observer le Parlement, non seulement sous la transition actuelle mais également sous tous les régimes précédents.
Le Parlement n’a jamais joué son rôle de contre-pouvoir et a toujours laissé les présidents de la république successifs à commettre toutes les dérives de gouvernance imaginables et possibles. On se rappelle les investissements à outrance et les unités industrielles qui en découlaient mais dont la grande majorité n’a même pas fonctionné sous le régime socialiste.
Il y avait aussi les multiples erreurs de gouvernance sous le précédent régime dont le flou entourant l’achat d’un avion présidentiel, les accaparations de terrains appartenant à l’Etat par l’ex président, la confusion entre les intérêts de ce dernier et ceux de l’Etat incluant les importantes exonérations fiscales pour le groupe Tiko… Bref, la liste est très longue. Mais aucune réaction du Parlement n’a été notée sur ces différentes affaires.
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