Samedi 7 avril 2012
L’or n’est plus interdit à l’exportation. Il est désormais considéré comme n’importe quelle substance minière. Comme un simple cristal de roche ou des substances plus nobles telles que l’émeraude ou le saphir. C’est le directeur des Mines qui l’a annoncé à la presse, hier en son bureau à Ampandrianomby.
D’après Filemona Andrianjarasoa, la disposition relative à ce minerai précieux a été, en effet, modifiée par la nouvelle ministre des Mines qui a notamment pris un arrêté autorisant l’exportation d’or.
L’intervenant n’a pas donné des détails sur la teneur de l’arrêté qui habiliterait l’exportation des 52 kg d’or évoqués dans notre édition d’hier.
Les réponses évasives de ce responsable semble indiquer qu’il a été appelé à intervenir pour habiliter l’exportation d’or. A preuve, l’acheminement des lingots d’or de 52 kilogrammes, collectés dans différents endroits, les 03 et 04 avril derniers vers l’aéroport international d’Antananarivo. Lors de son allocution, le directeur des Mines a notamment déclaré que l’opérateur malgache intercepté par la gendarmerie à Ivato le 03 avril dernier pour exportation de ce métal jaune, disposait des papiers nécessaires. « Il avait suivi les procédures légales ».
Lors de cette conférence de presse, il a défendu la décision du ministère d’autoriser l’exportation de l’or. « En tant que produit minier, l’or permet d’enrichir la trésorerie malgache et l’économie en général », a déclaré ce responsable. Il se réjouit d’ailleurs que depuis la mise en place de cette mesure, le ministère des Mines a enregistré l’exportation de 101 kg d’or durant le premier trimestre. D’après le même responsable, ces exportations équivalent à des rentrées en devises de 8 milliards d’ariary à la Banque centrale de Madagascar. Il soutient par ailleurs que l’Etat récolte des subsides à travers les redevances et taxes qui ne représenteraient que 2 % de la valeur de la marchandise. Sur ces envois par exemple, le responsable révèle « fièrement » que l’Etat a reçu 110 millions d’ariary.
En fait, la politique du ministère s’apparente à une grande braderie qui donne la part belle aux étrangers. Les formalités administratives sont très facilitées. C’est le cas notamment de la justification du métal jaune par le laboratoire des mines, les procédures nécessaires auprès du service des mines, de la Gendarmerie nationale et de la douane. En 24 heures, toute la procédure est terminée. Pis, le ministère a renforcé les facilités en réduisant les prix de justification de la qualité, déterminant le pourcentage de l’or. En effet, le coût de justification de 5.000 ariary par gramme est descendu à 2.000 ariary et même à 1.500 pour une quantité de plus de 5 kg.
En fait, l’exportation de l’or est une aubaine pour le ministère qui pense ainsi contribuer à l’enrichissement des Malgaches. Les dispositions prises s’apparentent cependant à un encouragement à la dilapidation des richesses nationales pour un taux de 2% de redevance et ristourne. Pour un malheureux taux de 2%, ce ministère se réjouit à vendre les ressources de la Grande Ile. Avec un tel taux, les exportateurs aurifères sont invités voire « obligés » d’exporter encore plus d’or, une ressource naturelle, qualifiée de non renouvelable. Madagascar est-il en train de légiférer sa grande braderie ?
En tout cas, la dilapidation des richesses aurifères autorisée par la ministre des Mines risque de donner raison aux « voyous » du bois de rose. La ministre Daniella Randroafeno n’est-elle consciente de ce qu’elle fait.
L'or et la monnaie nationale
Utilisations
La majeure partie de la production d'or est utilisée comme garant de la monnaie.
L'or est aussi utilisé dans la fabrication des bijoux, des prothèses dentaires et du verre rubis.
A partir de l'or très pur, on peut produire des feuilles d'or d'une épaisseur de seulement 0,0001mm. L'or est utilisé dans les bijoux sous forme d'alliage. La teneur en or de l'or pur (or fin) correspond à 24 carats ou 1000/1000. On utilise le plus souvent de l'or à 18 carats 750/1000 et à 14 carats 585/1000.
Un symbole permanent de puissance
De tout temps, l'or a été au centre des convoitises des différentes civilisations, symbolisant la richesse et le prestige. Dès l'Antiquité, l'Egypte établit sa puissance grâce à ses énormes réserves aurifères (l'abondance de l'or dans le royaume égyptien est perceptible aujourd'hui à travers la richesse des découvertes archéologiques (comme le tombeau de Toutankhamon). La Grèce succède à l'Egypte, grâce aux mines de Thrace et de Macédoine, et aux importations d'or du Caucase, puis les Perses ensuite qui, avec Cyrus II, frappèrent les premières monnaies en or.
L'or devient alors synonyme de puissance politique. Sous l'Empire romain, il est le seul métal utilisé pour fabriquer la monnaie (monométallisme). Les besoins en or se font grandissants avec le Moyen Age, et se concrétisent avec l'aventure des Conquistadores et la quête de l'Eldorado. Une telle démarche se retrouve au XIXe siècle avec la ruée vers l'or américaine (qui a inspiré un film à Charlie Chaplin en 1925).
L'étalon-or
Devenu incontournable dans le fonctionnement de l'économie, l'or est institutionnalisé à la fin du XVIIe siècle en monnaie-étalon, avec la convertibilité totale en billets.
Des économistes comme John Locke, Jean-Baptiste Say, David Ricardo, David Hume ont été à l'origine des théories de l'étalon-or et de la parité-or (tout billet de banque peut être échangé contre sa valeur en or). C'est en août 1971 que les Etats-Unis ont décrété l'inconvertibilité du dollar. Les accords de la Jamaïque de janvier 1976 ont officialisé la démonétisation de l'or. Ces accords entrèrent en vigueur en 1978, ainsi les pays du FMI pouvaient laisser flotter leurs monnaies selon un rapport avec une autre monnaie (souvent le dollar) ou les DTS.
Depuis, les monnaies nationales ne sont plus liées aux réserves d'or des pays, mais la masse de métal précieux stockée dans les banques centrales reste toujours un garant de la fiabilité d'une monnaie ou d'une économie nationale.
Les réserves des grandes banques centrales en 2010
Banques centrales Tonnes
- Etats-Unis 8.133,5
- Allemagne 3.417,5
- Fond monétaire international (FMI) 3.217,3
- France 2.658,4
- Italie 2.451,8
- Suisse 1.242,1
- Japon 765,2
- Pays-Bas 640,9
- Banque centrale européenne (BCE) 604,7
- Chine 600
- Taïwan 423,3
- Russie 407,5
- Portugal 382,6
- Inde 357,7
- Vénézuela 356,8
- Royaume-Uni 310,3
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