Air Madagascar: L’Airbus 340-300 est le meilleur choix

Samedi, 07 Avril 2012


En dépit des vives critiques émises par certains, l’avion Airbus340-300 reste dans le contexte actuel le meilleur choix pour Air Madagascar. « De toutes les offres, il est le moins cher », a déclaré hier à la presse Hugues Ratsiferana.
C’était au cours de l’annonce officielle par Air Madagascar de l’acquisition de deux Airbus A340-300. « Ils seront loués auprès d’Air France et deviendrons la propriété de la compagnie nationale au bout de six mois », a expliqué le directeur général en confirmant les informations déjà véhiculées depuis. Sans vouloir polémiquer, il a cependant relevé les critiques sur le choix d’Air Madagascar. Chiffres à l’appui, il a par exemple fait remarquer qu’en dépit que l’A340-300 soit un quadri-réacteur, il consomme moins de carburant qu’un Boeing 777-200 qui est son concurrent direct ou le Boeing 767-200, ces deux appareils étant des bi-réacteurs. Le directeur général pousse la comparaison (voire tableau) en signalant qu’un passager sur Airbus 340-300 coûterait sur la ligne Tana- Paris 250 kg de carburant contre 290 kg sur un Boeing B777-200 et 260 kg sur un B767-200. Quant on sait que le carburant est le poste le plus important dans l’exploitation d’un avion, on mesure le choix qui, d’après M. Ratsiferana, fait suite à des études technico-économiques. Ainsi, ces avions vont permettre d’augmenter de 12 % la capacité cargo de la compagnie au départ de Tana et 25 % au départ de Paris ou d’un aéroport européen.
Cette remarque illustrerait en fait la déclaration de M. Ratsiferana selon laquelle « Airbus A340-300 constitue le meilleur choix dans le contexte actuel de crise et les contraintes au niveau des infrastructures ». Il a visiblement voulu parler d’Ivato qui est en altitude avec ce que cela suppose de contraintes techniques mais aussi et surtout de Nosy-be. C’est l’une des lignes les plus rentables de la compagnie mais la longueur de la piste étant, le Boeing 777 d’Euroatlantic ne peut pas desservir la destination et le Boeing 767 d’Air Madagascar est interdit en Europe : l’A340-300 peut cependant assurer la desserte.
Pour des raisons de « confidentialité d’un contrat », le directeur général n’a pas voulu révéler les aspects financiers de cette « vente-location». En tout cas, l’acquisition de ces 2 appareils dont le premier atterrira à Ivato jeudi prochain et le second le jour de la fête nationale, le 26 juin, constitue pour M. Ratsiferana une importante marque de confiance pour Air Madagascar.
Cette confiance est d’abord celle d’Air France qui est le propriétaire de deux appareils. Air France est l’un des actionnaires d’Air Madagascar avec près de 4 %. En dépit de cette participation plutôt faible, la compagnie nationale française a accepté de vendre ces appareils à Air Madagascar.
Les critiques disent que ce sont de vieux coucous bientôt destinés à la ferraille (leur année de sortie étant respectivement de 1998 et 2000). Qui plus est, la fabrication de l’A340 a été arrêtée. L’intervenant a toutefois fait remarquer que la performance d’une compagnie n’est nullement liée à l’âge de ses appareils. Il cite notamment une société qui assure avec succès la liaison Londres-New York en classe affaires uniquement sur des avions âgés de 20 ans.
En fait, les critiques et les répliques sont libres comme le sont les commentaires en matière de journalisme. Il n’empêche qu’Air Madagascar croit fermement qu’elle a fait le bon choix. « On connaît l’attachement de la population à la compagnie, même les non-usagers se sentent concernés quand on parle d’Air Madagascar », indique M. Ratsiferana pour dire combien la compagnie est consciente de la place qu’elle tient dans le pays. « Avec les efforts entrepris pour la relance de la compagnie dont l’acquisition des deux appareils, on espère rétablir la situation financière et servir effectivement de levier de développement », poursuit le directeur général qui veut redonner la fierté de la population à sa compagnie. « Qu’on parle désormais d’Air Madagascar en bien ! »
Ainsi, «l’acquisition de ces deux appareils s’inscrit dans le plan de redressement de la compagnie nationale et ce sont des outils pour la remise en orbite d’Air Madagascar dans le secteur du transport aérien». Il a expliqué que cette décision a été prise après des études technico-commerciales.

Cette offre (d’Air France) est la moins chère par rapport aux autres propositions notamment en termes de coût de maintenance et de faibles niveaux de consommation de carburants. En effet, c’est la compagnie Air France, en tant que partenaire d’Air Madagascar, qui assurera leur maintenance.

Conséquemment à la livraison de ce nouvel appareil, le dernier vol du Boeing 777-200 loué par Air Madagascar auprès de la société Euroatlantic aura lieu mardi prochain. Après cette date, l’Airbus A340-300 assurera la desserte de l’Europe. Quant à l’axe Asie, il sera desservi par l’unique Boeing B767 qui reste encore aux services de la compagnie nationale.
L'Airbus A340 est un avion quadriréacteur conçu par Airbus Industries pour concurrencer le McDonnell Douglas DC-10 qui dominait dans les années 1980 les vols très long courrier. Le premier vol de l'Airbus A340 aura lieu le 25 octobre 1991 et son exploitation commerciale commencera en mars 1993 avec Air France et Lufthansa.

Construit en 4 versions selon les capacités et l'autonomie, le prix catalogue d'aun Airbus A340 peut atteindre plus de 250 millions de dollars. En février 2009, 361 Airbus A340 avaient été livrés, tous modèles confondus. Lufthansa et Air France sont parmi les plus gros clients d'Airbus pour ce type d'appareil.

L'A340-300 est le premier avion de la séries des Airbus A340. D'une capacité standard de 295 passagers il peut accueillir jusqu'à 440 passagers en version charter monoclasse. Premier avion d'Airbus à concurrencer sérieusement le Boeing 747, l'A340-300 a eu vite fait de séduire des compagnies aériennes comme Thai Airways qui ont besoin d'appareils à très large rayon d'action.

Airbus A340-300 : Fiche technique


Constructeur Airbus
Premier vol 25 octobre 1991
Longueur 63,6 m
Hauteur 16,85 m
Diamètre 5,64 m
Envergure 60,3 m
Autonomie 13 350 km
Vitesse de croisière 888 km/h
Distance de décollage 3 000 m
Capacité kérosène 140.640 litres
Passagers 295 en 3 classes