Tuesday, April 03, 2012

BNI Madagascar: Le Crédit Agricole va quitter la banque

Négocié depuis plusieurs mois, le départ du Crédit agricole de la BNI Madagascar paraît imminent. Actuellement, un conseil d’administration de la BNI Madagascar se tient à Paris en vue justement de finaliser le projet.
On ne sait pas encore si la première banque de France va vendre toutes ses actions au sein de la BNI où elle est majoritaire ou si elle va continuer d’y garder un pied. Aucune indication n’est également donnée sur l’identité du repreneur. A un certain moment, on parlait d’une banque sud-africaine. Dans les milieux bancaires malgaches, on parle aujourd’hui d’un consortium.
En tout cas, le public et surtout le personnel serait fixé dans les prochains, au retour de leur représentant au sein du conseil d’administration. Ce dont on est quasiment sûr est que le soit le repreneur, la dénomination sociale BNI Madagascar restera.BNI est le nom de cette banque depuis 1975 quand Didier Ratsiraka avait décidé de nationaliser le secteur bancaire. La BNCI était alors devenue BNI (Banque de l’industrie).
En 1991, la banque fut privatisée. Le Crédit lyonnais est devenu l’actionnaire majoritaire, l’Etat conservant des actions dans la banque qui sera alors dénommée BNI Crédit Lyonnais. A cause de ses déboires, le Crédit lyonnais fut à son tour racheté par le Crédit agricole qui est la seconde banque française et le 5ème au monde pour le niveau de ses fonds propres. Ainsi en septembre 2006, la BNI Crédit lyonnais devient la BNI Crédit agricole. Plus tard pour des raisons de marketing, la banque est devenue tout simplement BNI Madagascar avec toutefois le logo du Crédit lyonnais.
Le départ de cette banque suscite des questions dans le monde des finances mais aussi des affaires dans l’ensemble et dans les cercles politiques. BNI Madagascar continue de détenir une part de marché respectable (22 % selon son site, estimation en novembre 2011) en dépit de l’arrivée de nouvelles banques. Ses performances sont satisfaisantes : en 2010, le résultat net était de 22 milliards ariary (près de 8 millions d’euros). Pour une banque aussi importante que le Crédit lyonnais, 8 millions d’euros ne repré-
senteraient pratiquement rien. Cependant, ce ne peut être une raison suffisante pour expliquer son départ parce que la banque est aussi présente à Madagascar dans le secteur de la micro-finance où elle ne récolte sans doute pas des centaines de millions d’euros.
Avec la crise financière mondiale qui a affecté gravement le secteur bancaire français, seule l’absence de perspectives sur Madagascar qui peut pousser cette banque à quitter une banque et peut-être un pays. Le départ d’une autre banque française, la BNP (qui a vendu la majorité de ses actions dans la BMOI à une autre banque française, la BCPE qui est le numéro un en France) semble corroborer cette hypothèse. Le repreneur de la BMOI se serait-il alors gouré ?
En tout cas, les commentaires entendus dans le milieu bancaire parlent d’une hémorragie de gros clients au sein de cette banque. Le comportement d’un haut responsable aurait heurté de nombreux clients qui ont préféré quitter la banque. On ne sait pas où ils sont partis car en interprétant la campagne publicitaire de BNI Madagascar, les banques ne sont pas aimables.

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