Recommandez un service ou un produit, faites du parrainage actif, et gagnez de l’argent. Le concept du marketing de réseau séduit de plus en plus d’adeptes dans l’île. Des affiliés affirment arrondir confortablement leurs fins de mois. Avec une garantie totale ? En toute légalité ? Enquête.
CONSOMMATION
"A l’avenir, c’est le marketing de réseau qui fera vivre les gens". Prophétie d’une tête de réseau, d’un investisseur convaincu. La formule en dit long sur l’engouement pour le multi-level-marketing (MLM), concept de vente par cooptation, permettant à un vendeur qui en parraine d’autres d’être rémunéré via un système de commission. Inventé aux Etats-Unis dans les années 50, la vente multiniveau, plus couramment nommée marketing de réseau de nos jours - connaît un surprenant essor dans notre île. Toutes les semaines, dans chaque région, des réunions publiques sont organisées pour faire connaître des services ou produits garantissant des compléments de revenus alléchants. "Améliorer votre niveau de vie, assurer votre retraite, gagner de l’argent à chaque achat". Derrière ces slogans accrocheurs, des marques. Il y a vingt ans, on parlait de Tupperware, Herbalife ou Amway. Aujourd’hui, c’est GTC (téléphonie virtuelle) Forever living (produits de bien-être), Lyoness (communauté d’acheteurs) ou encore Win gaming (jeu en ligne) qui ont la cote. En commun : le principe d’adhérer à un réseau, moyennant une mise de départ variable (de 90 jusqu’à 10000 euros), et la promesse de gains parfois instantanés au fil des parainnages et de la progression mondiale de la matrice d’inscrits.
Un complément de revenus en temps de crise
Chez Forever, on vous propose de vendre des produits à base d’aloe vera, de souscrire à un plan de rémunération sur onze niveaux selon votre investissement. Chez GTC, vous achetez un service de téléphonie virtuel contre une mise initiale comprise entre 105 et 235 euros, garantie rentable et bénéficiaire à partir de deux parrainages. Chez Lyoness, adhérez à une carte de fidélité à partir de 150 euros, obtenez des réductions auprès des commerces affiliés, et récupérez du cash sur des achats. C’est du moins la promesse des sites internet. Attrape-nigaud ou activité réellement lucrative ? La majorité des membres que nous avons contactés assurent y trouver leur compte. Ils ont accepté de témoigner à la condition express de rester anonymes. "J’ai adhéré à GTC il y a six mois. J’en suis à une dizaine de parrainages et ça me rapporte 500 euros par mois", témoigne, sous couvert d’anonymat, l’un des leaders locaux du réseau. Autre témoignage convaincu, celui de Pierre, cadre exerçant dans le Sud. J’ai misé 205 euros, j’ai rattrapé ma mise au bout de quinze jours. Et au rythme d’une soirée de présentation par semaine, j’en tire entre 300 et 600 par mois. ça me paie mes vacances. En ces temps de crise où les salaires sont gelés, on ne veut pas cracher sur des compléments de revenus.
JUSQU’A 12 000 EUROS PAR MOIS
Chez les plus actifs, le bénéf’ se chiffre en centaines voire milliers d’euros par semaine. Un retraité de l’Education nationale assure avoir doublé sa pension en distribuant le service de téléphonie virtuel. Chez Forever, le meilleur vendeur local, au statut de "manager essor", émarge à 12 000 de revenus nets par mois après quatre ans d’activité. Encore plus fort, la tête du réseau local de Win Gaming, Pierre Grondin - l’un des seuls à avoir accepté de témoigner en toute transparence de son activité - dit avoir gagné 7400 en un an, rien qu’en misant 90 euros sur un site de paris en ligne (Ndlr : lire interview par ailleurs) ! Trop beau pour être vrai ? Un relevé de compte en atteste. Mais gare aux illusions. "Il ne faut pas croire que ça tombe tout seul. Pour gagner de l’argent, il faut se bouger, recommander le produit à d’autres, qui en feront de même", tempère un "réseauteur". Générer des profits en recrutant des membres dans un réseau ? Voilà qui ressemble fort à la définition du système de vente dit pyramidale, totalement interdit en France. "Pas pareil", objectent les représentants des réseaux que nous avons contactés. "Ce n’est pas pyramidal parce qu’il y a vente d’un produit et d’une prestation", objecte l’un d’eux. "Dans la vente pyramidale, celui qui est au-dessus gagne toujours plus que celui qui est en dessous. Or avec GTC, un filleul peut très bien gagner plus que son parrain". A chacun sa lecture des textes, selon ses intérêts. Mais pour la plupart des réseaux évoqués - qui s’appuient sur du recrutement financier - la nuance n’est pas valable si l’on se réfère à l’article L-622 du code de la consommation. Le texte est clair : "Est interdit le fait de proposer à une personne de collecter des adhésions ou de s’inscrire sur une liste en exigeant d’elle le versement d’une contrepartie quelconque et en lui faisant espérer des gains financiers résultant d’une progression du nombre de personnes recrutées ou inscrites plutôt que de la vente, de la fourniture ou de la consommation de biens ou services". Les nouveaux venus savent en tous cas à quoi s’en tenir. Par le passé, certaines sociétés au réseau tentaculaire, notamment Herba-life, ont été condamnées pour leur méthode commerciale illégale. Dans le viseur des législateurs, le réseau Lyoness France est ainsi en train de revoir complément sa chaîne de parrainage pour se mettre en conformité avec les textes. D’autres réseaux draguent en France mais fonctionnent astucieusement sur des relais virtuels européens et africains pour contourner la législation.
Si le système s’essouffle...
Méfiance également par rapport aux sirènes venues du net. Sur des sites MLM, on vous appate avec des slogans mirobolants (gagner 15 000 euros en dehors en plus de votre activité, ça vous tente ?), on vous promet carrément de "changer de vie" en adhérent à des "réseaux exceptionnels", sans être explicite sur la nature du produit. Pour autant, ne faut pas généraliser l’amalgame avec les opportunités d’affaires. En France, le marketing de réseau est encadré depuis 2009 par un loi qui reconnaît un statut d’auto-entrepreneur à des vendeurs affiliés. L’activité est également régie par la fédération de vente directe, elle-même valorisée par le Pôle emploi. "En cas de doute, le numéro de siret de la société fait foi", rappelle un juriste. Quant à savoir si l’on gagne à tous les coups, sur un marché mondial qui revendique 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires ? Prudence là encore. La clé du marketing de réseau, c’est l’autoduplication des affiliés. Celui qui se positionne en haut de la chaîne d’un produit tout beau tout nouveau peut prétendre à des revenus réguliers, tant que le parrainage est exponentiel ou tant qu’il parvient à vendre. Mais dès que le système s’essouffle... adieu les rêves de jackpot. D’où l’intérêt de s’assurer de la pérennité du réseau, et de sa source. Pour le coup, c’est parfois douteux. La plate-forme financière de Win Gaming se trouve à Gibraltar, territoire britannique et célèbre paradis fiscal ! Les serveurs de GTC sont situés en Floride et au Panama. Sorti d’Internet, aucun bureau local pour porter réclamation en cas de litige. Et là, même madame Aude serait bien en peine de vous aider à récupérer votre mise...
1 comment:
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