Mardi, 03 Avril 2012
Arnaud Auguste Marius ne cesse d’acculer la ministre Christine Razanamahasoa en dénonçant les interventions faites par celle-ci au niveau des décisions judiciaires.
L’affaire de viol sur mineure dont le CST Rémi dit Jao Jean aura un an dans quelques jours. C’était le dimanche de Pâques que l’affaire a éclaté. Depuis, l’affaire ne cesse de connaître des rebondissements. Un an après, le CST Jao Jean circule librement sans être inquiété. Des témoins l’ont vu récemment au Carlton lors d’une festivité à laquelle les résidents des Cités Ampefiloha se sont donné rendez-vous. Le Syndicat des Magistrats de Madagascar s’insurge contre cette impunité. Son président Arnaud Auguste Marius affirme que c’est la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa qui a donné l’ordre de libérer Jao Jean. « Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous allons demander à nos collègues magistrats d’Antsohihy d’engager une nouvelle procédure en vue de reconduire en prison le CST Jao Jean. On va voir si la ministre Christine Razanamahasoa est plus forte que nous», prévient le président du SMM. Avant d’ajouter : « Le CST Jao Jean n’est pas le seul politicien qui instrumentalise la Justice en sa faveur. A Fianarantsoa où j’ai assisté la semaine dernière à la cérémonie d’installation officielle du Procureur Général Près la Cour d’Appel et du Premier Président de la Cour d’Appel, j’ai interpellé le PDS Pety Rakotoniaina. Je lui ai dit devant des témoins d’arrêter ses interventions au niveau de la justice. »
Bras de fer interminable. Le président du Syndicat des Magistrats de Madagascar n’est pas à sa première révélation sur les interventions faites par la ministre de la Justice au niveau des décisions judiciaires. Arnaud Auguste Marius a également affirmé que Christine Razanamahasoa est intervenue pour la libération de Issac Mamonjisoa, le jeune milliardaire accusé d’extorsion de fonds par la Justice. Visiblement, le bras de fer qui oppose la ministre de la Justice et Arnaud Auguste Marius est encore loin d’être résolu. Un autre fait vient de s’ajouter aux circonstances qui font monter de plusieurs crans la tension. Il s’agit de la création d’un nouveau syndicat des Magistrats dénommé SMMA (Syndicat des Magistrats Malagasy Alliance), qui sera certainement le concurrent du SMM. Arnaud Auguste Marius, bien qu’il n’ait pas cité des noms, veut faire comprendre que la ministre Christine Razanamahasoa a une main agissante derrière ce nouveau syndicat. « On connaît ceux qui sont derrière cette manœuvre. », affirme le président du SMM. Avant d’expliquer : « Ils ont le droit de créer un syndicat. Mais, il faut dire que si ces gens sont de bonne foi, ils auraient annoncé la mise en place de leur syndicat avant l’élection du président du SMM, une élection que j’ai remportée. » Arnaud Auguste Marius de souligner : « C’est la réaction des perdants. Ce sont des gens frustrés.»
Légalité et légitimité. Pour bon nombre d’observateurs, il est plus difficile pour la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa de déstabiliser Arnaud Auguste Marius après la reconduction de celui-ci à la présidence du SMM. Fort du soutien de ses collègues, Arnaud Auguste Marius Wilfrid a à la fois la légalité et la légitimité. Il a réalisé un score sans appel lors de l’élection du président du syndicat des magistrats de Madagascar. Arnaud Auguste Marius a pu convaincre ses collègues à voter pour lui car il défendait bec et ongles les sacro principes d’une justice indépendante. A rappeler que la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa refuse jusqu’à présent d’adhérer à la résolution des états généraux de la justice organisés à Anosy par le syndicat des Magistrats de Madagascar.
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