Saturday, March 26, 2011

La DST affirme que Mamy Rakotoarivelo est bien compromis dans l'affaire du 3 mars. Elle continue ses investigations.



Rebondissement dans l'affaire du marais Masay. La direction de la sécurité territoriale (DST) déclare qu'elle a des éléments à charge contre le chef de délégation par intérim de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo. Celui-ci est impliqué dans l'attaque fomentée contre la voiture de Andry Rajoelina, président de la Transition, le 3 mars. Les enquêteurs comptent creuser en profondeur une éventuelle implication dans le dossier d'autres personnalités plus importantes.
« Le résultat de nos investigations corrobore les aveux des deux présumés poseurs de bombe », déclare le commissaire Charly Nakany, à la tête de la direction de la DST. Une déclaration faite hier. « Les appels téléphoniques, vérifiés, entre l'un d'eux, M. Tsimba et Mamy Rakotoarivelo coïncident avec la version du premier. Il en est de même de la communication entre les deux accusés et les sms qu'ils ont échangés », ajoute-t-il.
Le commissaire Charly Nakany ne compte pas en rester là et envisage de pousser plus loin son enquête. « Nous avons placé en garde à vue Mamy Rakotoarivelo parce qu'il est utile dans notre investigation. Nous sommes à la recherche de deux femmes dont l'interpellation pourrait accélérer le traitement du dossier. En effet, l'une d'elle reçoit régulièrement de l'argent en provenance d'Afrique du Sud. Elle n'est pas une inconnue car elle est déjà impliquée dans l'affaire de Radion'ny Gasy », confie-t-il. « Nous souhaitons savoir si le réseau remonte plus haut que Mamy Rakotoarivelo », précise-t-il.
Ainsi, l'organe policier rattaché à la Présidence s'active pour bétonner son enquête. Pour commencer, elle a médiatisé les aveux de deux individus soupçonnés d'être les exécutants dans l'attaque du convoi présidentiel. Ils ont désigné en public Mamy Rakotoarivelo comme étant le cerveau de l'opération. Ce qui a d'ailleurs suscité des questions sur le respect de la procédure puisque des aveux issus d'une enquête préliminaire ont été divulgués sans que le principal intéressé ait eu la possibilité de répliquer.
Dessous politiques réfutés
C'est dans ce contexte que Mamy Rakotoarivelo a été convoqué, puis placé en garde à vue après son audition. Une garde à vue prolongée de 15 jours qui devrait expirer mercredi. Entre-temps, les deux présumés exécutants de l'opération ont été placés sous mandat de dépôt.
Dans ses propos, le commissaire Charly Nakany réfute aussi tout dessous politique à son enquête. « Nous devons travailler vite car il s'agit d'une attaque contre le président de la Transition. Nous avons dû demander une délégation judiciaire pour obtenir la collaboration des opérateurs en téléphonie », soutient-il. « Nous avons pu confirmer que les deux présumés poseurs de bombe n'ont jamais subi une quelconque torture. D'ailleurs, ils ont confirmé devant le doyen du juge d'instruction leur aveu et ont émis le souhait de demander pardon au président de la transition », soutient-il.
Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate de Mamy Rakotoarivelo, préfère éviter tout commentaire sur la déclaration du premier responsable de la DST. « Rien à dire sur ses propos. La défense, la DST et le Parquet ne peuvent pas violer le
secret de l'information et nous nous tenons à cette disposition de la loi », contre-attaque-t-elle.
Quelques heures avant la déclaration du commissaire Charly Nakany, elle a souligné « qu'elle ne comprend pas la garde à vue de son client. Celle-ci a été prolongée de 15 jours. Or, il n'y a jamais eu de confrontation ni de deuxième audition », déplore-t-elle.

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