Wednesday, March 23, 2011

Ennuis d’Air Madagascar: Peut-être une mesure de rétorsion…


Air Madagascar s’est fait taper sur les doigts pour un « mauvais affleurement » de la porte principale d’un de ses avions. Un défaut finalement bénin et qui souvent ne tire pas à conséquence.

Nos autorités aéronautiques se sont déjà expliquées et devront de nouveau se plier à cet exercice le 5 avril prochain à Bruxelles, siège de la Safa (Safety Assessment of Foreign Aircraft) qui relève de la Commission Européenne. En fait, Air Madagascar a une certaine réputation de sérieux en matière de maintenance et ses avions n’ont jamais figuré dans les listes noires à l’étranger.

Le dernier accident d’une certaine envergure remonte d’ailleurs à juillet 1967, du temps des bimoteurs. Qui sait, la remise à l’ordre des autorités aéronautiques de l’Union européenne fait peut-être suite aux « notams » (messages aux navigants) diffusés ces derniers jours par l’Aviation Civile de Madagascar, suite à des consignes de l’exécutif. Rappelons qu’un « notam » a été diffusé pour interdire de vol sur la compagnie Airlink (branche de South African Airways) Marc Ravalomanana et sa famille, un autre a été expédié quand cet ex-chef d’Etat a voulu recourir à un avion privé pour se rendre dans l’île. C’était en février, et au début de mars, un « notam » a également été adressé pour interdire le retour par avion de l’amiral Didier Ratsiraka.

Voilà en tout cas des infractions aux principes énoncés par l’aviation civile internationale, notamment la liberté de circulation pour les aéronefs, les hommes et les marchandises.

Les compagnies aériennes concernées par ces interdictions se sont peut-être plaintes auprès de la Safa, laquelle réprimande indirectement Air Madagascar (société d’Etat) et les autorités malgaches qui sont l’auteur de ces « notams » politiques. Signalons que quand l’avion d’Airlink qui aurait du emmener Marc Ravalomanana s’est immobilisé sur le tarmac d’Ivato, le samedi 19 février, des militaires armés et casqués l’ont assiégé, puis se sont postés à la porte de l’appareil pour vérifier l’identité des passagers qui débarquaient. Airlink a de quoi se plaindre…

Ceux qui vont s’expliquer dans dix jours à Bruxelles : Wilfrid Ratsirahonana, directeur général de l’Aviation Civile de Madagascar (tiens, tiens… le conseiller spécial du palais d’Ambohitsorohitra qui prône l’Etat de droit semble aussi être un adepte du népotisme), Fidy Rakotonirina, directeur général d’Air Madagascar et Jean Robert Razafy, ex-directeur général de l’ACM .

En fait, apparemment, ce n’est pas tellement Air Madagascar mais surtout les « notams » politiques qui nous valent tous ces ennuis.

Au fait que signifie le mot notam ?
Les NOTAM, de l’anglais Notice To Air Men, « messages aux navigants », sont des messages publiés par les agences gouvernementales de contrôle de la navigation aérienne (en Algérie, le DIA, en France, le SIA) dans le but d’informer les pilotes d’évolutions sur les infrastructures.

Un NOTAM peut être édité en cas de modification d’une installation au sol, de présence d’obstacles (tel qu'une grue) à proximité d’un aéroport ou d'un quelconque autre danger pour la navigation aérienne.

Lors de la préparation d’un vol, le pilote doit consulter ces messages afin d’assurer une sécurité maximale tout au long de son voyage.

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