Jugé pour attentat contre la vie du président de la HAT, un espion a dénoncé un ancien ministre, mis à l’index comme étant à la tête d’une organisation secrète.
Un procès a fait grand bruit au palais du tribunal à Anosy, hier matin. Inculpé pour attentat contre la vie du président de la Haute autorité de la transition et de celle de milliers de personnes qui ont assisté à la cérémonie officielle de célébration du cinquantenaire de l’Indépendance au stade de Mahamasina le 26 juin 2010, Henri Rakotondravelo, 57 ans, était au banc des accusés à la Cour criminelle hier. Pour ce chef d’inculpation, il a été acquitté au bénéfice du doute.
Le deuxième chef d’accusation concerne une vente d’armes. Une grenade lacrymogène a été découverte dans sa poche lorsque la police l’a arrêté à Ambondrona le 1er juillet 2010. Lors des interrogatoires, il a indiqué que la grenade devait servir à semer le trouble pendant la fête de l’Indépendance. Jugé coupable, Henri Rakotondravelo a été condamné à un an de réclusion criminelle.
« Je suis agent de renseignements », a indiqué l’accusé lorsqu’il a comparu à la barre, hier. Dans la foulée, il a mentionné le nom d’un ancien ministre du pouvoir de la transition, mis à l’index comme étant à la tête d’une organisation d’espionnage.
La déclaration d’Henri Rakotondravelo a été appuyée par la défense. Son avocat a souligné qu’il aurait servi pour le compte d'une certaine organisation qui se nommerait TAGV, sise à Faravohitra. D’ailleurs, la défense a présenté une lettre de la TAGV, mandant l’accusé. Pendant les plaidoiries, elle a ajouté que l’organisation d’espionnage pour laquelle aurait travaillé Henri Rakotondravelo, devait intervenir pour sa libération.
Existence illégale
Avant de requérir l’application de la loi à l’endroit de l’accusé, l’avocat général a fait remarquer que l’organisation secrète à laquelle appartiendrait l’accusé, n’a pas d’existence légale.
Agée de 38 ans, une femme de gendarme, domiciliée à la caserne d’Ankadilalana au moment des faits, a également été impliquée dans cette affaire. Henri Rakotondravelo affirme l’avoir rencontrée au Magro en 2010 pendant son infiltration. Celle-ci l’aurait appelé, le 25 juin, pour lui confier comme mission de perturber les fêtes du 26 juin se déroulant à Mahamasina. Il aurait été payé avec 24 autres fauteurs de trouble, 200 000 ariary chacun. Henri Rakotondravelo a avancé qu’un certain Gérard lui aurait donné la grenade et dénoncé le complot aux gendarmes par la suite.
La femme de gendarme n’était pas présente au procès hier. Elle avait déjà nié en bloc les allégations d’Henri Rakotondravelo lors des enquêtes préliminaires et de l’instruction. La trentenaire a été acquittée au bénéfice du doute lorsque le verdict a été rendu. Elle a déjà fait l’objet d’une mise en détention préventive avant de bénéficier d’une mise en liberté provisoire en août 2010.
Seth Andriamarohasina
Vendredi 17 juin 2011
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