Un de ses proches révèle comment l’ancien président a pu quitter Madagascar aux moments les plus chauds de la crise.
27 mois après, bon nombre d’observateurs s’interrogent toujours sur la manière dont Marc Ravalomanana a pu quitter Madagascar aux moments chauds de la crise. Un de ses proches qui a vécu avec l’ancien président l’ambiance au Palais d’Etat d’Iavoloha durant les derniers jours du règne de celui-ci, nous a raconté les péripéties qui ont entouré le départ de Marc Ravalomanana le 26 mars 2009.
Plan d’évacuation. Selon notre interlocuteur, le départ de l’ancien président, contrairement à celui de ses enfants qui ont quitté le territoire de Madagascar de manière précipitée et catastrophique, était bien réfléchi. Pendant qu’on l’intimidait par des tirs d’obus qui ont atterri aux alentours du Palais, la France lui a proposé un « plan d’évacuation ». Marc Ravalomanana n’a pas tout de suite accepté. Entre-temps, le Dr Tomaz Salomao, l’actuel secrétaire exécutif de la SADC, lui a téléphoné en lui proposant un autre plan.
Morondava. Après le coup de fil du Dr Tomaz Salomao, l’ancien homme fort de Madagascar et sa femme Lalao Ravalomanana ont décidé de quitter le Palais d’Etat d’Iavoloha le 26 mars 2009. Contrairement à ce que croyaient jusqu’ici certains observateurs, Marc Ravalomanana n’a pas été récupéré à Iavoloha par l’ambassadeur des Etats-Unis de l’époque, SEM. Niels Marquardt. D’après notre interlocuteur qui était présent au Palais d’Iavoloha au moment du départ de l’ancien président, ce dernier et sa femme ont embarqué ce 26 mars 2009 dans une 4x4 Pick-Up de couleur blanche escortée par deux autres voitures devant et derrière.
Déguisé. Pour ne pas être facilement reconnu, Marc Ravalomanana s’est déguisé en mettant une couverture et une casquette. Le convoi a pris discrètement et à l’insu de ses inconditionnels et des sympathisants qui veillaient à la sécurité de « Dada » à l’entrée du Palais d’Iavoloha, la RN 7 pour rejoindre Morondava où un avion attendait le couple présidentiel. A Miandrivazo, le convoi a été stoppé par un barrage de la gendarmerie, mais le couple a pu poursuivre son chemin sans être inquiété outre mesure.
Statut de président. Notre interlocuteur n’a pas précisé qui a envoyé l’avion ayant récupéré l’ancien président à Morondava. Il a cependant raconté que lorsque l’aéronef a décollé pour rejoindre l’Afrique du Sud où Marc Ravalomanana se trouve en exil actuellement, il a connu un arrêt momentané de son moteur au-dessus du Canal de Mozambique. Malgré tout, le couple Ravalomanana est bel et bien arrivé à sa destination finale. En Afrique du Sud, le fondateur du Groupe Tiko jouit jusqu’à présent de son statut de président de la République.
Cabinet. L’ancien président est doté d’un cabinet restreint composé de conseillers spéciaux qui sont en majorité des experts internationaux dans divers domaines. Ces conseillers spéciaux de différentes nationalités sont les artisans du succès diplomatique de Marc Ravalomanana. L’ancien président est également entouré par des responsables de protocole et de sécurité dont le Malgache Olivier Andrianarisoa. Une manière de dire que l’ancien président dispose encore de tous les moyens lui permettant de contrer ses adversaires politiques sur le plan international. Durant les rencontres de Gaborone et de Sandton, il n’a jamais raté l’occasion pour réitérer à son équipe de Madagascar : « Pour notre réussite, je ne vous demande que 20% de notre action. Les 80%, je le fais à l’étranger. »
Retour de Ravalo : Sécurité assurée par la SADC .
Multiplication des interventions de Marc Ravalomanana, ces derniers temps. Il a fait, ainsi hier, des déclarations à des membres de la presse, réunis dans un restaurant sis aux 67 Ha, à partir de Johannesburg. Concernant son éventuel retour au pays, l’ancien président en exil, d’annoncer : « Je viendrai avec la SADC qui va assurer ma sécurité ». Toutefois, il a tenu à préciser que ce retour dans la Grande Ile est fonction de la signature de la feuille de route. Tout en signalant au passage que « les émissaires de la SADC seront de nouveau à Madagascar, la semaine prochaine ; pour me voir, par la suite ». Et ce, à propos de la signature de la feuille de route amendée, a-t-il indiqué.
Volonté politique. L’ancien locataire d’Ambohitsorohitra se défend par ailleurs d’être à l’origine de la crise qui perdure dans le pays. « Nous en sommes tous responsables, surtout les leaders politiques ». S’adressant à ces derniers, il se demande s’ils ont réellement de la volonté politique. Avant d’ajouter : « Nous n’obtiendrons pas la reconnaissance internationale tant que nous ne suivrons pas la décision de la SADC ». Faisant suite aux résolutions prises par ce bloc régional, le 12 juin dernier, à Sandton, en Afrique du Sud.
Grande muette. Il a touché mot également des déclarations de la Grande muette. « C’est déplorable cette attitude des forces armées qui font de la politique, en soutenant le régime en place ». Faut-il noter la présence des représentants des « Zanak’i Dada », issus des différentes régions de l’île, lors de cette conférence de presse. Une occasion pour ces derniers de poser des questions à l’ancien président. Portant notamment sur son retour au pays et sur la sécurité qui en découle.
No comments:
Post a Comment