Thursday, June 09, 2011
Air Madagascar dans le rouge ?
Le joyau national malgache se trouve actuellement dans un état inquiétant. Il traverse une situation financière très critique.
L'inquiétude règne. Des employés de la compagnie Air Madagascar tirent la sonnette d'alarme sur la situation actuelle du pays. D'après leur explication, « la survie de notre compagnie est juste une question de temps. Nous ne cherchons même plus des solutions à moyen terme ». La compagnie a un besoin urgent d'argent frais pour reprendre son envol. Certaines indiscrétions ont laissé entendre que « les charges de la compagnie ont nettement augmenté, or actuellement nous faisons face à des annulations de réservations non-négligeables ».
La décision d'interdiction de vol en Europe des deux Boeing de la compagnie Air Madagascar a engendré une méfiance de la part de certains clients. « C'est la sécurité des appareils elle-même qui a été remise en cause, des clients préfèrent choisir une autre compagnie », explique la même source. La suspension des émissions d'Air Madagascar via BSP France n'a pas non plus arrangé la situation. En effet, « le BSP représente un moyen d'effectuer une vente directe. Maintenant, le circuit est devenu plus long, et les agences de voyages ne sont pas toujours motivés à le suivre ».
Situation difficile
Mais la lésion financière s'aggrave également avec le recours à l'affrêtement lui-même. « Un vol avec Air Italy coûte à peu près 5 000 euros de l'heure », confient des employés d'Air Madagascar qui ont voulu alerter l'État, l'actionnaire principal de la compagnie. Outre le coût de l'affrêtement, « nous continuons à payer les frais de location des Boeing sanctionnés dont le coût avoisinne 475 000 dollars par mois ». La compagnie aérienne malgache ne peut pas justement rompre le contrat avec les propriétaires des deux Boeing sans payer de pénalités. Ces employés d'Air Madagascar attirent ainsi l'attention de l'État. « Nous vivons au jour le jour. Nous ne faisons même plus de plan pour le moyen terme. Ce qu'il nous faut, c'est une solution immédiate ».
Une bonne nouvelle de dernière heure:
La compagnie nationale malgache peut à nouveau vendre ses billets via le BSP. Air Madagascar espère maintenant plus de visibilité.
Une bouffée d'air frais. Le ministre du Transport, Benjamina Ramanantsoa, et l'administrateur délégué d'Air Madagascar, Fidy Rakotonirina, ont porté à la connaissance de tous la levée de la suspension de l'émission de la compagnie via le BSP (Billing and Settlement Plan) hier à Ivato.
La suspension a débuté le 21 avril. « À partir de midi, Air Madagascar peut à nouveau recourir au service du BSP », annonce le ministre. Cette décision de l'Association internationale du transport aérien (IATA) est accueillie avec soulagement par la compagnie. « 35% des recettes de Air Madagascar viennent de France », tient à souligner Fidy Rakotonirina.
Plus de visibilité
Maintenant qu'Air Madagascar s'est détachée de ce fardeau, la compagnie espère, à travers son administrateur délégué, plus de visibilité. D'ailleurs, la nouvelle représente « un grand espoir pour le rétablissement financier d'Air Madagascar ». Des indiscrétions ont laissé entendre que « d'une manière générale, les annulations n'ont pas affecté la haute saison. Le taux de remplissage de la compagnie s'annonce très bien. » Toutefois, l'administrateur délégué avance une vision assez pessimiste quant à la prévision du bilan 2011. « En 2010, nous avions eu un bilan positif. Pour l'année 2011, nous connaîtrons sûrement une baisse », confie t-il.
La compagnie ne compte cependant pas rester les bras croisés. Un plan de redressement a été élaboré pour remettre Air Madagascar sur pied. Celui-ci se fera en trois phases : la survie, la stabilisation et la reconquête. Actuellement, la compagnie nationale se trouve dans la première phase qui durera au maximum six mois. Fidy Rakotonirina n'a tout de même pas manqué de préciser que « la vraie solution se trouve entre les mains de l'État et de la banque. »
Les pénalités inconnues.
Le ministre du Transport, Benjamina Ramanantsoa a annoncé que les négociations se poursuivent, suite à la décision de se séparer de l'un de ses Boeing 767-300. Ainsi, les pénalités que la compagnie devrait payer au propriétaire ne sont pas encore connues. Toutefois, Air Madagascar a porté à la connaissance de sa clientèle, à travers un communiqué, qu'elle « maintiendra son activité sur l’Europe en recourant à des avions d’autres compagnies ».
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