Lorsque Marc Ravalomanana avait considéré que l’acquisition de «Force One II», pour la coquette somme de 60 millions de dollars, relevait d’une «priorité nationale», l’émotion s’était logiquement emparée du peuple malgache. La population de l'un des pays les plus pauvres de la planète a considéré qu’il y avait des dépenses plus urgentes et plus utiles.
Deux ans plus tard, comment devons-nous alors percevoir le fameux sommet de Gaborone, considéré par certains comme une priorité «internationale», quand on sait que le budget s’élève à 100 millions de dollars US ? Personne ne s’émeut à l’idée que 100 millions de dollars puissent être dépensés pour quelques heures de réflexions et de débats entre politiciens ? Et comment ne pas y voir une profonde ironie, quand on sait par ailleurs que ces fonds proviennent de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), dont la mission vise à promouvoir le développement économique de cette région ? Sur cette planète qui tourne à l’envers, certains politiciens estiment donc qu’il est préférable de dépenser 100 millions de dollars pour un sommet visant à parler de la crise, plutôt que d’injecter cette même somme dans l’économie malgache pour aider véritablement la population à vivre dignement et à développer leurs activités en vue d’un relèvement économique. Cherchez l’erreur !
En réalité, l’espoir de Madagascar réside dans d’autres sommets, beaucoup moins médiatiques et beaucoup moins coûteux, tel celui organisé par l'association «Amitié Madagascar Normandie», qui a accueilli au début du mois de juin, une délégation de six Malgaches venus réfléchir et partager des informations sur le problème de l'accès à l'eau potable. Un problème primordial étant donné que le taux de mortalité infantile s’élève à 8% en raison notamment et essentiellement de l’insalubrité de l’eau ingurgitée.
Selon le quotidien Ouest-France, cette délégation était composée de deux maires de communes rurales de la région d'Atsinanana, d’un entrepreneur de travaux publics et d’un technicien. Ensemble, ils ont pu discuter, sans dépenser le moindre million, avec Thierry Pay, le Directeur de l'eau et de la recherche au Conseil Général du Calvados. Un échange visant à trouver des solutions concrètes aux moyens à entreprendre pour rendre l’eau potable accessible à l’ensemble des Malgaches.
Depuis la création de l’association «Amitié Madagascar Normandie» en 2006, 18 puits ont été construits avec pour fonction d'alimenter en eau potable la population mais aussi les terres agricoles. Et si on multipliait ce genre de sommets ?
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