Friday, June 10, 2011

Feuille de route Le Parlement européen fait pression

Jose Manuel Barroso, le président de la Commission européenne


Les eurodéputés se sont référés à l'accord de Cotonou pour remettre en question la légitimité du régime transitoire. Ils ont lancé un appel à des sanctions contre la HAT.
À deux jours du sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) du 11 juin en Afrique du Sud, le Parlement européen a appelé, hier, au renforcement des sanctions contre le régime de la Haute autorité de la transition (HAT).

Une déclaration qui n'est pas fortuite dans la mesure où les co-présidents de l'Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbes-Pacifique/Union européenne (ACP-UE), Louis Michel et David Matongo, avaient déjà donné le ton à quelques jours du sommet des chefs d'État et de gouvernement de la SADC sur Madagascar, en Namibie. Une intention de prévenir, voire d'influer le bloc régional sur sa décision se manifeste clairement.

Même si le Parlement européen a mentionné, dans la résolution adoptée à Strasbourg, hier, son soutien à la SADC dans sa médiation afin de trouver « une solution pacifique et équilibrée de retour à la démocratie », il n'a pas mâché ses mots pour pointer du doigt le régime en place. Tout en condamnant « la prise de pouvoir inconstitutionnelle de mars 2009 », les députés européens ont convié l'Union européenne, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) à étendre sur l'ensemble de leurs pays membres les interdictions de visas prises par l'Union africaine. La disposition rappelle la liste de 109 noms, y compris celui de Andry Rajoelina et des personnalités clé de son régime.

Poursuite en justice

Les eurodéputés ont ainsi fait état de multiples violations des droits de l'homme pour exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. Ils ont demandé une enquête indépendante de ces actes qui devrait aboutir à la traduction des auteurs en justice.

« Le Parlement européen réfute la légitimité de tout vote qui ne serait pas organisé dans le cadre d'une transition représentative du pluralisme », a indiqué la résolution afin de refuser au régime la légitimité d'organiser des élections. Une prise de position qui s'analyse comme une opposition au processus électoral prôné par la HAT « quelle que soit l'issue de la réunion de Gaborone ».

Pour donner une certaine ampleur à la décision, elle sera transmise, entre autres, aux instances de la SADC et de l'Union européenne, au secrétaire général de l'ONU ainsi qu'aux pays membres du Conseil de sécurité.

Jointe au téléphone, Elia Ravelomanantsoa a joué l'apaisement, en avançant que cette déclaration est tout à fait logique car elle respecte l'esprit des articles 8,9 et 96 de l'accord de Cotonou, dispositions qui mettent fin aux consultations avec le régime de transition à la suite d'un changement non-constitutionnel de pouvoir. « Cette demande de prolongation des sanctions est normale tant qu'il n'y a pas de décision prise par la SADC », a soutenu la présidente de la commission Relations internationales auprès du Conseil supérieur de la transition.

Les dirigeants de l'opposition se sont, pour l'instant, abstenus de faire des commentaires sur la présente conclusion du Parlement européen.

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