Plus les jours avancent, plus les acteurs politiques campent durement sur leurs positions concernant la question d’amnistie et malgré leur appartenance aux mêmes institutions le fossé qui les séparent se creuse chaque jour d’avantage. D’un côté on exprime une impatience grandissante, sans mesure pour utiliser déclarations incendiaires et gestes de provocation, de l’autre on joue la montre en faisant la sourde oreille tout en gelant la procédure sous prétexte d’adopter par sagesse le temps de réflexion comme mesure de précaution indispensable pour un dossier aussi sérieux. Deux positions aussi éloignées l’une de l’autre et qui pour se justifier campent sur des postures extrémistes qui l’une et l’autre se saisissent de l’objet de litige comme d’un otage.
Quant à la question des élections, au-delà des discours différents, les deux camps courent pour le même objectif. Les prolongations conviennent à l’un et à l’autre, chacun souhaitant que les élections n’interviennent que lorsque les circonstances lui seront favorables, pour le moment tous les deux appréhendent le verdict des élections et de plus le confort que leur fournit la Transition ne leur est pas désagréable.
Seulement c’est toute la machine qui est bloquée, et ce déjà avant le passage du cyclone dont on se sert sinon de bouc-émissaire du moins d’excuse pour cas de force majeure. On avait espérait que la feuille de route servirait d’éponge miracle pour dégripper là où ça coince. Il n’en est rien, maintenant on recherche des bras pour pousser afin de procéder à une « contre-attaque » afin de remettre en marche une machine en panne avant d’avoir achevé sa période de rodage.
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