Tant de questions se posent. Bien souvent, on doit même se les poser ; vu la conjoncture actuelle au niveau des six universités publiques malgaches. Une situation qui se détériore de jour en jour, depuis notamment ces trois dernières années de crise dans le pays. Pas plus tard qu’hier, à l’issue de son congrès national extraordinaire tenu dans la capitale, le SECES (Syndicat des enseignants chercheurs de Madagascar) vient encore de radicaliser sa position. Point d’activités pédagogiques tant qu’ils ne sont pas satisfaits, c’est-à-dire les professeurs d’université membres adeptes de l’actuel mouvement syndicaliste mené par le SECES. Donc, point de salut non plus pour les étudiants, quant à la reprise de leurs cours interrompus depuis des mois à cause de la grève des enseignants chercheurs !
Et dire que ces derniers, du moins quelque 200 enseignants syndicalistes issus des six universités de l’île, étaient en réunion rapprochée depuis avant-hier. Certes, mais pas pour chercher des solutions – aussi viables que pérennes – à la crise qui gangrène actuellement nos universités publiques. Le congrès national du SECES qui s’est terminé hier, en fait, était axé sur « L’amélioration du système éducatif à Madagascar ». Aucun reproche à faire par rapport à ce choix justifié du SECES. En effet, le vrai problème de ce pays réside, en majeure partie, dans les lacunes et autres incohérences inhérentes aux systèmes jusqu’ici appliqués au sein de la société malgache d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, « la mise en place d’une Commission nationale de l’éducation et de la recherche en vue de la tenue d’un atelier national pour l’élaboration d’une politique nationale de l’éducation à Madagascar », fait partie des résolutions prises hier dans le cadre dudit congrès national du SECES.
Autre point marquant de ce même rassemblement général des enseignants pour le compte des universités malgaches, le renouvellement du bureau national du SECES. Un nouveau bureau dirigé par Simon Richard Rakotondrainibe, un professeur en exercice à l’Ecole nationale de Polytechnique d’Antananarivo. Ancien directeur de l’Office du baccalauréat, a-t-on appris hier en marge du congrès, le nouvel homme du syndicat des enseignants chercheurs semble bien déterminé à renforcer la lutte menée par ses collègues. En plus clair, ce dernier insiste sur le maintien du statu quo dans toutes les universités publiques du pays, mais aussi sur la nécessité de changement de tête au niveau du ministère des Finances. « Un département ministériel qui s’est toujours montré incapable de résoudre les différents problèmes de nos universités », a-t-il déclaré hier par le biais d’une interview donnée quelques heures après son élection au poste de chef de file du syndicat des enseignants chercheurs malgaches.
Dans le camp des étudiants, l’on affiche également une certaine lassitude quant à la persistance de la présente situation inconfortable au niveau des universités. Préférant désormais se ranger du côté de leurs enseignants, ils considèrent le pouvoir en place comme le principal élément trouble dans la recherche d’une issue valable à la grève conduite actuellement par le SECES. L’on a nous également informé hier qu’à partir de la semaine prochaine, les étudiants s’organiseront pour définir ensemble les moyens les plus appropriés aux fins de mettre fin, cette fois-ci, à la mainmise exercée par le pouvoir étatique dans le secteur de l’enseignement supérieur. L’on saura alors, dans les mois à venir, les résultats de cette forme d’entraide entre le SECES et les étudiants…
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