Cette affaire a par ailleurs illustré la corruption ayant gangréné le service public en général et les hommes de loi en particulier. Mais à quelque chose malheur est bon, au moins cette affaire a révélé le mystère de la Police judiciaire dans la Grande Ile. Le cas d’un élément de la Police nationale, mis en détention pour complicité à une association des malfaiteurs, a été à l’origine de la rivalité entre détenteurs d’armes et détenteurs du pouvoir judiciaire. Au lieu d’écoper de 10 ans d’emprisonnement, ce dernier bénéficie d’une réduction de peine jusqu’à la moitié, ceci au nom d’une convention tacite entre les deux Corps. Sauf que jusqu’à cet événement, les justiciables ne savaient pas qu’une telle Convention pouvait se faire entre les deux Corps pour faire de leurs éléments les exceptions au-dessus de la loi.
Non contents de ladite convention, ses confrères en service à Toliara ont appelé à sa libération définitive, puisqu’il portait l’habit des Forces de l’ordre. On ne savait pas non plus que de nombreuses armes appartenant aux éléments de la Police nationale sont utilisées par des bandits lors de la série d’attaques à main armée, à Toamasina ou ailleurs. Mais sans s’inquiéter, ces policiers continuent de servir dans le Département de la « Sécurité intérieure » et la putréfaction fait tache d’huile au sein de la Police nationale en particulier et l’Administration publique en général. Il n’est pas étonnant de voir un Commissaire de Police, ayant fait l’objet d’affectation et qui a refusé d’obéir aux ordres de ses chefs hiérarchiques, réagir d’une manière bizarre et de façon commando, pour exprimer son insubordination. Jusqu’ici, aucune sanction n’a été infligée à ce Commissaire pas comme les autres. Les policiers arrêtés pour le meurtre de Michel Rehavana ont cru à leur libération, après négociation entre le Smm et le Corps des policiers. On ne savait pas que le crime pouvait s’effacer par une simple négociation. On ne savait pas également que les Magistrats ont jugé sous la pression des acteurs politiques, ceci selon les aveux mêmes du Président du Smm. Pourtant, bon nombre de justiciables sont témoins de la « fameuse pression » qui influence la décision de la Justice, souvent accompagnée d’une potion magique, c’est-à-dire une espèce sonnante et trébuchante. On ne savait pas par ailleurs que les Magistrats en grève ont pu donner suite à leur plainte contre le ministre de la Sécurité intérieure alors que toutes les affaires pendantes devant les Tribunaux restent statu quo. Tout comme les mandats d’arrêt lancés contre les policiers qui refusent de se rendre, concernant justement le décès de Michel Rehavana, même en temps de grève, ces procédures continuent. Le mouvement est ainsi partiel s’il s’agit de leur cas. Ce n’est qu’à la fin de la grève que ces hommes en robe rouge et noire ne recevront plus des ordres émanant des politiciens. Finalement, à quel saint se vouer ? Si les hommes de loi se lancent dans de tels actes de malversation, qui défendrait les causes des justiciables qui sont actuellement dans l’expectative. Néanmoins, une partie d’entre ces derniers préfèrent voir les Tribunaux - les Temples des faibles selon les devises écrites dans tous les Palais de Justice de toute l’Ile - fermer leurs portes, plutôt que d’être victimes de jugement teinté d’empreinte des acteurs politiques.
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