Madagascar procédera à sa première exportation de bœufs sur pieds depuis la levée de l'embargo. Environ 120 têtes seront embarquées à Mahajanga, samedi.
Un moment symbolique. Une centaine de bœufs sur pieds seront exportés vers les Comores, samedi. Les animaux seront embarqués au port de Mahajanga. Ihanta Randriamandrato, ministre de l'Élevage, explique qu'il s'agit de la première exportation de ces animaux depuis la levée de l'embargo en 2011. « Le propriétaire de ces animaux est le premier à avoir obtenu un agrément d'exportation depuis que Madagascar est à nouveau autorisé à exporter des bœufs. Les normes requises ont été respectées », indique la ministre lors de la rencontre avec la presse au siège du ministère à Antsahavola, hier.
L'exportation des bœufs est ainsi soumise à des conditions. « Chaque année, Madagascar ne doit exporter plus de 50.000 têtes de bœufs. Les animaux exportés ne doivent pas peser moins de 300 kg et doivent être castrés. Les veaux et les vaches ne peuvent pas quitter le pays non plus », précise bien la patronne du ministère de l'Élevage. Ces règles ont été mises en place afin d'éviter l'exportation sauvage mais aussi pour éviter tout écho sur le marché intérieur. Ihanta Randriamandranto rassure, en effet, que la reprise de l'exportation de bœufs ne devrait ni réduire le nombre de bœufs destinés à la consommation locale ni augmenter le prix. « Nous disposons environ de neuf millions de zébu avec un taux de croissance annuelle de 0,8%. La production est estimée à 700.000 têtes par an, alors que la consommation annuelle est de 400.000 têtes. Les 50.000 têtes ne devront à aucun cas réduire la quantité de bœufs destinés à la consommation locale », explique-t-elle.
Elevage épargne
Apparemment, Madagascar n'a pas encore de problème d'insuffisance de bœuf. La « crise » de viande rencontrée sur le marché résulte, selon les explications fournies, de la culture des producteurs elle-même. « Les Malgaches pratiquent surtout un système d'élevage épargne. Ils ne mettent en vente leur bétail que lorsqu'ils ont des problèmes de ressource. Or, cette année, la production a été bonne », avance le ministre de l'Élevage. Mais il y a aussi les problèmes qui sont liés à la conjoncture actuelle. Officiellement, les bœufs doivent être déplacés via automobile. Le coût du transport est devenu élevé et n'est pas toujours à la portée des éleveurs. Et même si les bœufs marchent, ils risquent de maigrir en route, les éleveurs préfèrent ainsi garder leur bétail plutôt que de recourir à la perte.
Plus strict
Malgré la levée de l'embargo, Madagascar n'a pas encore procédé à l'exportation de viandes ou de bœufs sur pieds vers le vieux continent. Selon les explications du ministre de l'Élevage, les exigences de l'Union Européenne sur la question des normes sont beaucoup plus strictes. Pour les viandes, elle exige, par exemple, que l'existence de laboratoire suivant les normes internationales. Une infrastructure que Madagascar ne possède pas encore.
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