Affrontant des difficultés pour revenir au pays, Marc Ravalomanana n’est pour autant pas tranquille en Afrique du sud. La sympathie qu’aurait pu occasionner au sein de l’opinion publique sud-africaine les tentatives de retour au pays, risque en effet de se retourner très vite contre lui.
D’après une dépêche de l’AFP (Agence France Presse), le principal parti d'opposition sud-africain a demandé dimanche l'ouverture d'une enquête après la publication d'informations selon lesquelles Pretoria aurait facilité la livraison d'armes à l'ex-président de Madagascar lorsqu'il réprimait les manifestations contre son régime.
"Le Comité national de contrôle des armes conventionnelles devrait immédiatement autoriser une enquête sur des informations selon lesquelles (l'ancien président Marc Ravalomanana) a utilisé l'Afrique du Sud comme point de transit pour importer des armes anti-émeutes chinoises, avant le coup de force de 2009" qui l'a chassé du pouvoir, a déclaré un député de l'Alliance Démocratique (DA), David Maynier, dans un communiqué.
Selon M. Maynier, le Comité a aussi autorisé la vente de matériel anti-émeutes à Madagascar, pour un montant de 2,3 millions de rands (230.000 euros), en 2009. L’enquête parlementaire de l’Afrique du sud sur cette autorisation de vente a déjà fait l’objet d’une enquête parlementaire en 2010, a été rapportée dans nos colonnes dans le temps. Le clan Ravalomanana se faisait alors plutôt discret.
D’après toujours l’agence, « ce matériel a été "exporté à destination des forces militaires ou paramilitaires juste avant le coup" à Madagascar, a-t-il ajouté. "Il y a avait donc une forte probabilité que ce matériel anti-émeutes soit utilisé pour la répression interne", souligne-t-il ».
Cette demande d'enquête intervient après la publication par WikiLeaks d'un câble diplomatique américain de 2009 indiquant que M. Ravalomanana a utilisé l'Afrique du Sud comme point de transit pour des boucliers, des armures, des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des uniformes en provenance de Chine, lors d'achats massifs de matériel de contrôle des foules. L'auteur du câble soulignait qu'un tel équipement pouvait être mortel, placé entre les mains des forces de sécurité malgaches, mal entraînées ».
Pour contrôler le pays, M. Ravalomanana peut bien importer des équipements beaucoup plus mortels. Avec lui, on peut s’attendre à tout, disait son entourage.
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