La Transition a donné sa réponse concernant l’adoption du projet de loi sur l’amnistie. Les yeux sont braqués sur la Troïka de la SADC qui avait fixé une date butoir pour réaliser ce projet.
Cette fois-ci, c’est confirmé. Le régime de transition n’est pas en mesure de respecter le calendrier établi par la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour l’adoption de l’amnistie.
L’avant-projet de loi portant loi d’amnistie ne sera examiné au gouvernement que lors du prochain conseil. Entretemps, il doit encore passer par plusieurs étapes. « Après débats, il a été décidé que le Projet de Loi, portant amnistie, sera étudié par chaque membre du gouvernement de transition d’union nationale et, par la suite, par la Commission ad hoc du gouvernement et par les entités politiques signataires de la Feuille de route », a indiqué le communiqué du conseil du gouvernement qui s’est tenu à Mahazoarivo hier.
Le même conseil du gouvernement adopte le même scénario pour l’avant-projet de loi portant mission, composition, organisation et fonctionnement du Conseil du « fampihavanana Malagasy » (CFM). Celui-ci passera encore entre les mains du gouvernement avant d’être discuté au niveau du comité interministériel ad hoc pour la mise en œuvre de la Feuille de route avant son examen en conseil.
Dans la pratique, l’adoption du projet de loi d’amnistie avant le 29 février n’est plus possible. Cette date avait été fixée par la Troïka lors de la réunion du Premier ministre Omer Beriziky, de Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès, et de Norbert Ratsirahonana, conseiller spécial d’Andry Rajoelina, à Pretoria le 24 janvier.
Dossier crucial
Le cours des événements rejoint les appréhensions, à moins d’une préparation du terrain allant dans ce sens, des proches d’Andry Rajoelina, président de la Transition. Christine Razanamahasoa, ministre de la Justice, puis Norbert Ratsirahonana, avaient laissé entendre l’impossibilité de tenir le calendrier imposé en évoquant la procédure d’adoption du projet de loi portant amnistie.
Harry Laurent Rahajason, chargé de communication à la Présidence avait évoqué le danger d’une précipitation dans le vote du texte. « C'est un processus et non un calendrier décrété comme ça », avait-il souligné. « Il s'agit tout de même d'un dossier crucial pour la Transition et pour l'avenir du pays. Il ne faut pas se précipiter si on veut éviter d'autres crises dans le futur », avait-il conclu.
Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès et chef de délégation de la mouvance
Ravalomanana, déplore la situation. « Dommage. On tente de bloquer l’avenir du processus de la Transition et l’avenir des 20 millions de Malgaches parce qu’on ne souhaite pas le retour d’une seule personne. Cela fait un moment qu’on attend l’adoption du projet de loi. Mais on a toujours trouvé des prétextes fallacieux pour ne pas l’examiner », s’insurge-t-il.
La mouvance Ravalomanana s’en remet à la Troïka pour prendre une initiative face au non-respect du calendrier fixé par cette dernière. « Nous avons écrit une lettre à Monsieur Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération, pour l’alerter face à l’évolution de la situation, mais il n’a pas encore répondu », avance le président de la chambre basse, croyant être au courant d’un nouveau déplacement du membre du gouvernement sud-africain à Antananarivo pour régler le processus de la Transition, en particulier celui de l’amnistie.
Une mise au point tardive
La Primature a fait part de mesures prises concernant les relations avec la Présidence de la Transition et avec les membres du gouvernement dans la gestion des affaires nationales.
« Depuis une semaine, des rencontres, au niveau des techniciens des deux institutions (Présidence et Primature), ont été organisées », a indiqué un communiqué du conseil du gouvernement, relatant une communication de la Primature, hier à Mahazoarivo.
Une initiative a également été adoptée concernant le fonctionnement du gouvernement. « Dorénavant, toutes les communications et correspondances, à caractère technique mais pouvant avoir des répercussions d’ordre politique, doivent être portées à la connaissance du Bureau du Premier ministre », soutient le communiqué du gouvernement.
L’idée de mise en place d’une plateforme de concertation entre Ambohitsorohitra et Mahazoarivo, en vue de la mise en œuvre de la Feuille de route, avait été annoncée à la suite de la réunion de Pretoria en janvier. Mais celle-ci n’a donc été opérationnelle que « la semaine dernière » alors que plusieurs dossiers chauds avaient déjà mis à l’épreuve l’axe Ambohitsorohitra-Mahazoarivo, pour ne parler que de la gestion du retour de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien Président, ou encore la perquisition au domicile du fils de ce dernier.
Les anicroches ne manquent pas non plus au sein du gouvernement. L’installation des présidents de Délégation spéciale (PDS) à Antsohihy, puis la reculade 24 heures plus tard, assortie d’une attaque des membres du gouvernement contre le Premier ministre, en sont l’illustration.
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