Jusqu’à présent, la longue crise provoquée par la prise du pouvoir par Andry Rajoelina, d’une manière anticonstitutionnelle n’a entraîné que ruines et destructions. Pire, la transition bat un triste record en aggravant le taux de pauvreté.
La note de stratégie intérimaire pour Madagascar, publiée récemment par la Banque Mondiale le prouve. Selon cette note de la Banque Mondiale : « Depuis février 2009, Madagascar a été en proie à une crise politique. Les troubles ont été générés par le changement de régime causé par des manifestations de rues dirigées par Andry Rajoelina (Maire d’Antananarivo à cette période) contre le Président Marc Ravalomanana, forcé à l’exil en mars 2009. Andry Rajoelina a pris le titre de Président de la Haute Autorité de la Transition (HAT). Cet accès au pouvoir par voie anticonstitutionnelle a été rejeté par la communauté internationale ».
Résultat moyen. Cette note de la Banque Mondiale basée sur des études approfondies prouve également que les acquis économiques entre 2002 et 2008, sous l’ère Ravalomanana ont été balayés par la crise politique de l’ère Rajoelina. « Entre 2002 et 2008, Madagascar s’était engagé sur une piste ambitieuse de transformation qui a apporté des améliorations progressives des indicateurs sociaux, économiques et de gouvernance. L’économie a connu une croissance moyenne de 5% par an, et la pauvreté a baissé à 69% en 2008 alors que son pic fut de 80% en 2002 » Mais le rapport de la Banque Mondiale n’est pas à 100% tendre par rapport aux résultats et la gestion de l’ère Ravalomanana. « Toutefois, la gouvernance est restée faible et les indicateurs sociaux ont encore été en dessous de la norme internationale alors que le pays a continué à occuper les derniers rangs en matière d’indicateurs de droits humains de l’ONU ». Bref si Ravalomanana a eu un résultat moyen. Rajoelina a fait pire.
Triste record. Pendant l’ère Rajoelina les résultats sont très négatifs. Depuis le début de l’année 2009, la crise politique a entrainé le déclin de la croissance économique au début aggravé par l’impact négatif de la crise financière mondiale sur les activités exportatrices. La croissance du PIB a été négative de -4% en 2009, mais a faiblement rebondi en 2012 (avec une croissance estimée à 0,5%) » . Tous les indicateurs sont au rouge. Pour ne citer que le domaine des infrastrurtures, la situation est devenue alarmante selon la Banque Mondiale. « La situation des infrastructures est alarmante, le besoins en investissements sont disproportionnés par rapport aux ressources budgétaires. Entre 2003 et 2008, d’importants investissements ont commencé à combler les lacunes des infrastructures à Madagascar, mais depuis la crise, la suspension des aides extérieures et les sévères réductions budgétaires ont laissé le réseau de transports dans un état de délabrement avec une accumulation croissante des besoins de maintenance ». En gros, à l’image des ruines et des morts provoqués par les pillages du 26 janvier 2009, la transition continue de drainer son lot de destruction. Et la pauvreté s’aggrave à cause de la crise. « La crise politique actuelle a augmenté les niveaux de pauvreté de 9% entre 2005 et 2012, touchant 77% des ménages ». La transition d’Andry Rajoelina bat un triste record car c’est le taux de pauvreté le plus élevé en Afrique, selon les Indicateurs Mondiaux de Développement (IMD) 2011
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