Les investigations, que nous avons continuées à mener, nous ont révélé des pièces officielles révélatrices sur l’affaire Philippe Verdon. En effet, lesdits documents administratifs ont révélé que non seulement Monja Roindefo ment mais encore et surtout le Chef de la Police de l’air et des frontières semble avoir beaucoup d’explications à fournir sur ce dossier sulfureux. En parallèle, Philippe Verdon vient d’être reconduit aux frontières nationales, hier dans la nuit, pour être mis dans un avion en partance pour la France. Avec un e – ticket en aller simple en poche.
Dans un communiqué que ses proches ont récemment envoyé à des salles de rédaction de la Capitale, Monja Roindefo a déclaré urbi et orbi que la décision, portant interdiction d’entrée sur le territoire national de Philippe Verdon, a déjà été levée. Ce qui l’a amené à traiter le régime de Transition de tous les mots et maux, jusqu’à le qualifier de fouler au pied la légalité, suite à l’arrestation de ce ressortissant français qui a été taxé de franchissement illégale des frontières nationales. D’ailleurs, dans son discours sulfureux à Toamasina de samedi dernier, cet ex – Premier ministre de la Transition n’a point mâché ses mots pour carrément diaboliser l’actuel pouvoir, à cause de cette affaire. En d’autres termes, Monja Roindefo a voulu faire valoir, aux yeux du monde entier, que le régime de Transition a été en train d’infliger des mesures abusives contre un… « agneau », « doux » et « clean » jusqu’au bout des ongles.
Malheureusement pour ce détracteur, le plus virulent, de Andry Rajoelina, les investigations, que nous avons continuées à mener, nous ont révélé des pièces officielles révélatrices sur la situation exacte de ce ressortissant français indélicat. En effet, selon les termes du message radio n°397-Mininter/Sg/Die/Selr signé le 26 février 2008 et envoyé par le ministre de l’Intérieur d’alors, Charles Rabemananjara, Philippe Verdon a effectivement été frappé d’une interdiction d’entrée sur le territoire national, au même titre que deux autres « Vazaha » : Laurent Chuet et Pierre Vachon. Or, à cinq reprises et la dernière en date ayant été le 19 octobre dernier, Philippe Verdon a pu encore entrer librement dans le pays. D’ailleurs, à chacune de ces cinq entrées, des responsables de la Police de l’air et des frontières (Paf) n’ont pas manqué de lui octroyer des visas d’un mois. En bonne et due forme Svp !
Cinq entrées « légales »…
Ainsi, le 4 mai 2009, il a fait sa première apparition à l’aéroport international d’Ivato pour bénéficier d’un visa de séjour « gratis » de seize jours, signé par le Commissaire de police, Jean Brunel Razafindrahofa, alors Adjoint du Chef de service central de la Paf. Curieusement, cinq jours après, soit le 9 mai 2009, il a encore fait une autre entrée au niveau de la même Paf pour bénéficier d’un visa de séjour de 30 jours, signé par un autre Adjoint. Le 23 septembre 2010, il a également franchi les frontières nationales à l’aéroport international d’Ivato pour se voir octroyer un visa de 30 jours, signé par un Officier de police, Nathalie Rakotoarivelo, encore un autre Adjoint. Le 12 octobre dernier, il se présentait encore au même guichet d’Ivato pour bénéficier d’un autre visa de 30 jours, signé par René Robel Andrianantenaina, inspecteur de police et (encore ?) un Adjoint. Et la dernière en date fut son entrée du 19 octobre dernier pour un visa de 30 jours, signé par André Lantomanana, inspecteur principal de police et, bien évidemment, un Adjoint.
En d’autres termes, en mai 2009, c’est – à – dire, sous le règne de Monja Roindefo à la Primature, Philippe Verdon franchissait déjà les frontières nationales, en toute liberté. Or, selon le message radio, n°3880-Mininter/Sg/Dgat/Die/Sce du 22 octobre dernier, le Secrétaire général de l’actuel ministère de l’Intérieur reste intraitable et sans équivoque dans sa déclaration : l’interdiction d’entrée de Philippe Verdon n’a jamais été levée par le ministère de l’Intérieur et, par conséquent, elle reste et demeure en vigueur. C’est cuit ! Mise en face de l’attaque au vitriol, faite par l’ex – Premier ministre tant à Toamasina que dans son communiqué de presse, cette déclaration officielle du ministère de l’Intérieur dévoile un fait clair, têtu et indiscutable : Monja Roindefo ment ! En tout cas, même durant son règne au Palais de Mahazoarivo, ce dernier n’a donc pas pu faire lever la décision d’interdiction d’entrée de son « pote » Philippe Verdon. A plus forte raison, il ne peut donc se gargariser d’avoir donné un ordre pareil, en ce qui concerne les autres visas octroyés à ce ressortissant français, étant entendu qu’il ne détient plus le moindre pouvoir, ayant déjà été déboulonné de son trône à la Primature.
Ferme et catégorique…
Quant à l’actuel premier responsable de la Paf, il semble avoir beaucoup d’explications à fournir quant aux déclarations qu’il a faites devant les enquêteurs. En effet, le Commissaire Jean Brunel Razafindahofa a été net et clair en ayant déclaré qu’il n’a autorisé l’entrée sur le territoire national de Philippe Verdon qu’une seule fois seulement, c’est – à – dire le 19 octobre dernier, et encore sous l’ordre formel de son « patron » qu’est le ministre de la Sécurité intérieure, Organès Rakotomihantaharizaka. Ce qui n’est guère vrai, dans la mesure où, quand il était encore l’Adjoint de la Paf, il a déjà signé lui – même le visa d’entrée de ce ressortissant français et, une fois propulsé à la tête de ce Service central de la Police à Ivato, il a… « laissé » le soin à ses multiples Adjoints de faciliter la tâche à Philippe Verdon. Tout ceci, en dépit de la décision d’interdiction d’entrée qui frappe ce dernier. En outre, le respect strict de la hiérarchie étant sacré au sein de la Police nationale, entendre et voir ce « Chef Paf » mouiller, voire brûler en public son Chef suprême qu’est son ministre, laisse plus d’un pantois. En tout cas, interrogé hier, Organès Rakotomihantaharizaka a été ferme et catégorique : « je n’ai jamais donné ordre à quiconque de passer outre cette interdiction d’entrée de Philippe Verdon. D’ailleurs, comment voulez – vous admettre que j’aurais autorisé cet individu à entrer dans le pays alors qu’il aurait mijoté de faire tomber l’actuel régime de Transition, dont je fais pourtant partie intégrante ? Je ne vais quand même pas autoriser quelqu’un à me déboulonner de mon piédestal ! ».
En attendant la suite de cette affaire rocambolesque, et les pluies de sanctions qui pourraient en découler, décision a été prise par le Gouvernement d’expulser Philippe Verdon, une fois ses enquêtes – sur ses multiples entrées illégales dans le pays – closes. Ainsi, sous bonne garde, cet individu a été, hier dans la nuit, reconduit aux frontières nationales pour être mis à bord d’un avion en partance pour Paris.
Un e – ticket en aller simple en poche. Et avec le garde du corps et le frère cadet de Monja Roindefo, comme accompagnateurs…
Recueillis par R. Christian Frédéric
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