Les vœux de l’ensemble des agents de l’État, les fonctionnaires, ont été exaucés ; le président de la Haute autorité de transition a augmenté de 10% les salaires de tous les fonctionnaires. Mieux, il a augmenté le salaire minimum d’embauche des fonctionnaires de 25%. Sans autres précisions. Tout le monde à Iavoloha a applaudi.
D’habitude, les augmentations de 10% prennent cours le 1er janvier de l’année en cours mais le président de la Haute autorité ne l’a pas indiqué. Il paraît selon Hery Rasoamaromaka sur TV Plus dans l’émission Invité du Zoma de ce vendredi soir du 14 janvier 2010, que tout cela était prévu dans la Loi des Finances. Ce qui signifie que dès la prochaine paie, sauf lenteur administrative, les fonctionnaires peuvent s’attendre à cette augmentation.
Les employés du secteur privé pourront-ils espérer le même traitement ? Le contexte économique laisse planer le doute à ce propos car c’est à peine si le secteur tourisme par exemple se relève-t-il de la crise. Dans ce secteur on lance certes des avis d’embauche mais les responsables ont déjà expliqué que les salaires ne sont pas encore ceux des années 2008 ou 2007. Ou bien cet État qui a réussi à honorer les échéances des dettes et qui ne s’est pas endetté ou qui n’a pas usé de la planche à billets, est-il en mesure de subventionner le secteur privé ?
« Aucun fonctionnaire ne reçoit plus moins de 120 000 ariary actuellement ». C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de la Fonction Publique et du Travail, en marge de la cérémonie de présentation de vœux de ce département ministériel. En fait, le salaire minimum de la fonction publique est donc de 120 000 ariary. Avec le projet d'augmentation de 25% du salaire minimum, le fonctionnaire le moins payé recevra donc 150 000 ariary. A noter que selon toujours ce ministre, 30% des fonctionnaires sont actuellement payés au salaire minimum. En tout cas, les deux départements ministériels concernés (Finances et Travail) vont travailler pour l'application de ces hausses de salaire.
À certains égards, cette décision serait encore une fois pas trop réfléchie ni concertée avec les patrons d’entreprise. Elle donne l’impression de verser dans le populisme car personne n’est sans savoir qu’une telle hausse des salaires provoque toujours des hausses des prix dans la vie quotidienne. Ne serait-ce pas un cadeau empoisonné ?
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