Les natifs de la partie Sud - Est de Madagascar, regroupés au sein de l’association « Tatsimo Atsinanana miray », ont tenu une conférence de presse à La Rotonde à Besarety dans la matinée d’hier. L’objet de la rencontre avec la presse a été l’incarcération du Colonel Charles Andrianasoavina et des autres responsables du coup d’Etat avorté de la Bani d’Ivato.
Plus précisément, les membres de cette association ont demandé purement et simplement : « la libération immédiate et inconditionnelle » du Colonel Charles Andrianasoavina d’un côté et des autres Officiers qui ont été impliqués avec lui dans cette affaire de l’autre. Selon les explications de ceux qui font cette revendication peu banale : « que ce soient les gouvernants ou les gouvernés, chacun a sa part de responsabilités dans ce qui s’est passé, aucun ne peut se vanter d’avoir entièrement raison. Puisque tout le monde se targue d’être patriote et a le droit de faire ce qui lui semble être mieux pour ce pays. Mais ceci doit se faire dans un total respect mutuel, de manière à préserver la paix et l’unité nationale ». Avant d’ajouter : « l’association « Tatsimo Atsinanana miray » estime qu’étant donné que l’Armée est le pilier de l’unité et de la souveraineté nationales, la réconciliation doit commencer à son niveau. Aussi, revendiquons - nous, tout d’abord, la libération immédiate et inconditionnelle du Colonel Charles Andrianasoavina qui est un fils du « Tatsimo Atsinanana miray » et des Officiers mis en prison comme lui à cause de cette affaire de la Bani. Et puisque l’Armée est unie, nous clamons également la libération des Officiers emprisonnés à cause de l’affaire Fign ». Et pour plaider la cause de ces Officiers, les membres de cette association avancent que le Colonel Charles n’a pas agi seul, et qu’il était le porte - parole de ses compagnons d’infortune. Allant plus loin, ils affirment que « pour être qualifié de coup d’Etat, cet acte aurait dû être effectué avec des chars et des armes de guerre à l’appui ».
Puis, comme il fallait ratisser large, les membres de l’association « sont convaincus qu’il ne serait que justice de procéder également à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les prisonniers politiques civils et militaires (en l’occurrence ceux qui sont détenus à Toliara et Ambatolampy), qu’ils aient été déjà jugés ou non ».
Etant donné la nature de la cause défendue, il n’était guère étonnant de voir sur les lieux les membres des trois mouvances, comme Lalatiana Ravololomanana, Tabera Andriamanantsoa ou Régis Manoro. Ces derniers temps, la revendication de la libération « immédiate et inconditionnelle » de certains prisonniers qu’on qualifie d’emblée de « prisonniers politiques » est devenue monnaie courante. Comme si le fait d’englober ces personnes dans ce qualificatif les rendait innocentes et qu’elles avaient été mises en prison de façon arbitraire. Le comble est que le motif de ces revendications plutôt singulières est la préservation de l’unité nationale. C’est à se demander ce qu’il ne faut pas entendre ! Pour ne pas s’étandre trop, on se doit juste de rappeler aux auteurs de ces revendications que « l’unité nationale » exige également que les infractions, comme l’atteinte à la sûreté de l’Etat, ne restent pas impunies. Et qu’il ne suffit pas d’invoquer cette notion à tout vent pour justifier les agissements les plus irresponsables.
Recueillis par Efra Zanatsoa
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