Est-ce par remord, par désir de vengeance ou tout simplement pour divertir la galerie ? Avant son entrée dans le bureau du juge d’instruction, le lieutenant-colonel Charles Randrianasoavina a fait savoir à la presse aux aguets dans les couloirs du Palais de Justice à Anosy, que l’avènement de Andry Rajoelina au pouvoir a été le résultat d’un coup d’État perpétré par quelques individus et non le résultat de la lutte populaire sur la place du 13 Mai. Une enveloppe de deux milliards (de francs ?) a été distribuée à un groupe d’officiers dont il faisait partie. Cette somme, dit-il, provenait de quelques officiers supérieurs, d’opérateurs économiques malgaches et étrangers et de politiciens, et elle devait servir à renverser le régime Marc Ravalomanana.
Le lieutenant-colonel Charles Randrianasoavina avoue avoir perçu le 8 mars 2009, des mains d’un dirigeant en place actuellement, une avance de 100 millions sans aucune précision de la monnaie en question : ariary ou francs. Il affirme avoir perpétré un double coup d’État en 2009, et promet d’autres révélations qui seront vraisemblablement plus croustillantes encore car il a dit que Andry Rajoelina n’a pas tenu parole pour le changement vers un mieux et c’est une des raisons de cette initiative de Comité militaire de salut public ou de la mutinerie de la BANI.
L’ancien Codirecteur de la FIS a fait savoir qu’il a reçu une somme de 100 millions de Fmg le 8 mars 2009 et que l’ancien Premier ministre Monja Roindefo a également été payé.
Le Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina a fait des révélations sur le changement de pouvoir qui s'est produit à Madagascar en 2009. C'était hier lors de son déplacement au tribunal d'Anosy pour une confrontation avec le Chef d'Etat Major Général de l'Armée Malagasy (CEMGAM), le Général Ndriarijaona André. Une déclaration à la sauvette en quelque sorte puisque l'ancien co-Directeur de la Force d'Intervention Spéciale l'a fait en « forcing » dans le couloir menant vers le bureau du Doyen des Juges. « J'ai commis un double coup d'Etat avec le président de la HAT, Andry Rajoelina le 17 mars 2009 », a-t-il déclaré. Tout en poursuivant que « je publierai les détails prochainement ». Et lui de révéler au passage l'existence d'une somme de 2 milliards émanant notamment des personnalités étrangères, des politiciens malgaches et des militaires pour financer ce projet. Cette somme a donc été partagée à tous ceux qui ont participé à cette « prise de pouvoir illégale », si l'on se réfère aux révélations de cet Officier. « Moi-même, j'ai reçu 100 millions de Fmg le 8 mars 2009... L'ancien Premier ministre, Monja Roindefo a également été payé », a-t-il fait savoir.
Mutinerie. Faut-il rappeler que le Lieutenant-colonel Charles faisait partie des groupes d'Officiers et de Sous-officiers qui se sont soulevés contre le régime Ravalomanana à l'époque, en organisant une mutinerie au CAPSAT Soanierana le 8 mars 2009. Ce jour-là, le Lieutenant-colonel Charles (Commandant à l'époque) a dirigé les éléments du CAPSAT qui ont érigé des barricades sur les routes avoisinantes de la caserne, notamment à Ankadimbahoaka. Et ce, par crainte d'une éventuelle attaque préparée par la Garde présidentielle. Deux ans après, l'ancien Codirecteur de la FIS se trouve à Tsiafahy où il est incarcéré avec d'autres Officiers supérieurs tels que l'ancien Ministre des Forces armées de la HAT, le Général Noël Rakotonandrasana, le Général Raoelina et le Colonel Coutiti Assolant. En effet, ils étaient 16 Officiers et Sous-Offs qui ont été arrêtés suite à la mutinerie qui s'est produite à la Base Aéronavale d'Ivato le 17 novembre 2010, le jour du référendum constitutionnel organisé par la HAT.
Deal. A propos de cette affaire, le Lieutenant-colonel Charles a annoncé hier que « nous avons procédé à cette tentative de coup d'Etat puisque Andry Rajoelina n'a pas respecté notre deal ». Et de déclarer là aussi que les détails seront publiés prochainement. La question est de savoir si l'on peut croire aux déclarations de cet Officier de l'Armée, vu les nombreux revirements de position qu'il a observés depuis le début de cette crise. Concernant la confrontation entre le CEMGAM et le Col Charles, aucune information officielle n'a filtré. A noter juste la déclaration du numéro Un de l'Armée malagasy qui a hurlé en sortant de la salle qu'il n'a signé aucun accord avec les mutins. Questionné sur ces sujets, le Lieutenant-colonel Lilyson René, Directeur de la FIS qui a également participé activement à la mise en place de ce régime n'a pas voulu s'exprimer. Je préfère me taire pour le moment, a-t-il soutenu.
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