Après le Bangladesh (1er) et l’Inde (2ème), Madagascar arrive à la 3ème place en ce qui concerne les menaces des impacts désastreux du changement climatique pour les 30 prochaines années. Le pays figure ainsi parmi les Etats les plus exposés à des risques très élevés. Dans le top 10 des pays à très hauts risques, il y a Madagascar, le Mozambique (5ème) et le Zimbabwe (9ème) selon les données de Maplecroft. Celle-ci est une firme internationale qui travaille sur les risques, les responsabilités politiques, économiques, sociales et environnementales face aux enjeux majeurs mondiaux dont le changement climatique. Rappelons que d’après les données des Nations unies, Madagascar est également parmi les pays les plus exposés aux cyclones. Toutes les études avancent, par ailleurs, que les cyclones pourraient augmenter en intensité pour les prochaines décennies. Or, la Banque mondiale estime qu’il faut 5 ans pour reconstruire et relever complètement l’économie touchée durement par un cyclone. Comme quoi, la politique et les stratégies pour faire face au changement climatique sont primordiales.
Dernièrement, des opérateurs en agribusiness ont déploré l’actuelle sécheresse, synonyme d’importantes pertes. Ils réclament de faire de la lutte contre la déforestation une priorité des priorités. Madagascar dispose d’outils pour une bonne gestion des catastrophes. Mais la politique et les stratégies de prévention sur le moyen et le long terme font encore défaut. Avant de se retirer du financement des projets de développement en mars 2009, des grands bailleurs de fonds en ont fait la remarque. Ils ont noté le lent recul de la pauvreté, même pendant les bonnes années de croissance économique, et se sont inquiétés de l’absence d’une vraie politique pour lutter contre le changement climatique. Cette inquiétude est confirmée par le rang occupé par Madagascar en matière de risques par rapport au cyclone et aux impacts du changement du climat. A l’heure actuelle, le pays subit de plein fouet ces impacts avec la sécheresse qui sévit sur toute l’île et notamment dans le Sud où l’insécurité alimentaire sévit. Le Sud est un exemple flagrant de l’absence d’une politique sur la prévention des risques et catastrophes.
Frappé d’une manière chronique par la sécheresse, cette région n’a jamais reçu de vraies solutions durables. Dans le rapport sur la coopération au développement 2009-2010, le ministère de l’Economie et de l’Industrie souligne : « La majorité des projets de la région Androy sont de nature conjoncturelle et liés à des considérations d’ordre humanitaire. (…) Les projets d’urgence et aides alimentaires dominent largement ». Mais pour les prochaines décennies, il n’y aura pas que le Sud, c’est le pays dans son ensemble qui souffrira des effets négatifs du changement climatique. Ce qui rend indispensable l’élaboration d’une politique et de stratégies.
Fanjanarivo
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