Monday, June 17, 2013

72 h avant le sommet de la SADC : La communauté internationale menace de plier bagage

Madagascar : flou juridique sur la date de l’élection présidentielle

Les trois candidats controversés à la présidentielle: Andry Rajoelina, le président de la Transition, Lalao Ravalomanana, l’épouse du président déchu, et Didier Ratsiraka, chef d’Etat pendant vingt-deux ans.
Les trois candidats controversés à la présidentielle: Andry Rajoelina, le président de la Transition, Lalao Ravalomanana, l’épouse du président déchu, et Didier Ratsiraka, chef d’Etat pendant vingt-deux ans.
AFP/Montage RFI

Par RFI
A Madagascar, le gouvernement a annoncé la semaine dernière le report du premier tour de l’élection présidentielle pour le 23 août. Un report d’un mois, puisque le scrutin devait se tenir fin juillet. Mais le décret adopté en conseil de gouvernement n’a toujours pas été signé par le Premier ministre.

A moins de deux mois de la date initialement prévue, il n’est désormais plus possible d’échapper à un report. Et c’est pourtant la date du 24 juillet qui est encore aujourd’hui légalement en vigueur.
En effet, le Premier ministre Omer Beriziky refuse de signer le décret adopté la semaine dernière par son gouvernement. Un décret qui reporte le premier tour d’un mois et le fixe au 23 août.
C’est à la Commission électorale nationale indépendante (Cenit), et non au gouvernement, de fixer la date des élections, explique-t-on dans l’entourage d’Omer Beriziky. La Cenit qui a déjà fait savoir qu’elle s’opposait à la date du 23 août, notamment parce que c’est un jour d’examen du baccalauréat pour les lycéens malgaches. La Cenit renvoie donc la balle au gouvernement.
Ces conflits d’interprétations des textes durent depuis plusieurs jours et se poursuivent donc. Alors qu’il y a un mois, l’élection semblait encore à portée de main, c’est l’ensemble du processus de sortie de crise qui est aujourd’hui comp 


 La communauté internationale menace de plier bagage

Il n’y aura pas de surprise à Maputo. La communauté internationale se prépare à plier bagage.
La situation devient de plus en plus invivable. A 72 heures avant le sommet extraordinaire de la SADC, la communauté internationale menace de plier bagage face à l’entêtement de certains candidats dans la course à la magistrature suprême. Ces menaces sérieuses présagent  la résolution de ce sommet extraordinaire de la SADC qui se tiendra dimanche prochain à Maputo. Résolution qui va certainement dans le sens de la confirmation de la position de l’Union africaine vis-à-vis de la situation dans la Grande île. En fait, si après la confirmation de Maputo, certains candidats persistent à maintenir leur candidature, la communauté internationale s’en lave les mains. Dans ce cas, s’il faut des élections dans la configuration actuelle de la situation, c'est-à-dire avec le maintien de la CES et la candidature de Andry Rajoelina, de Lalao Ravalomanana et de Didier Ratsiraka, ce sera des élections sans la communauté. On assistera à des matchs sans arbitres durant lesquels tous les coups seront permis. Le président de la République élu à l’issue de ces élections ne sera pas reconnu par la communauté internationale.
Financements. Reste cependant à savoir si l’Etat malagasy trouvera les financements nécessaires à la tenue de ces élections sans la communauté internationale. Malgré la déclaration faite hier par le ministre des Finances et du Budget Hery Rajaonarimampianina, déclaration à laquelle des observateurs avertis n’accordent pas de crédibilité, tous les signaux laissent croire que les caisses de l’Etat sont actuellement presque vides. Des indiscrétions ont permis de savoir que les fonctionnaires risqueraient de ne plus être payés au mois de juillet. Par ailleurs, si l’Etat est prêt à financer les élections, pourquoi ne pas le faire maintenant, en ce moment où la CENI-T est à court de fonds après la suspension des financements par l’Union européenne à travers le PACEM ? Bref, quoi qu’on dise, le départ de la communauté internationale et de nos bailleurs de fonds sera une catastrophe pour le pays. Les responsables de l’actuel blocage qui prennent en otage le processus électoral et la vie des 22 millions des Malgaches seront jugés par l’histoire. En tout cas, on assiste depuis quelques jours à une logique de chaos. La situation est sans issue à cause de l’égoïsme de certains politiciens.
Midi Madagascar RAJAOFERA Eugène

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