Friday, March 02, 2012

Madagascar :Les États-Unis contre la Banque mondiale Adolfo Brizzi

La stratégie intérimaire de la Banque mondiale pour la période 2012-2013 n'a pas l'aval des États-Unis. Ils veulent empêcher ce réengagement.
« Bien que les raisons poussant la Banque Mondiale à favoriser des programmes abordant la pauvreté extrême à Madagascar soient claires, les États-Unis ne peuvent soutenir et vont tenter d’empêcher tout réengagement de la Banque
mondiale à Madagascar ». L'ambassade des États-Unis a ainsi manifesté à travers un communiqué officiel son point de vue par rapport à la décision de la Banque mondiale, le 21 février, sur la mise en place d'une stratégie intérimaire 2012-2013 pour Madagascar. Cette dernière stipule la reprise du déblocage des financements pour les quatorze projets en cours de la Banque mondiale, lesquels ont été suspendus en 2009.
Soutien au régime
L'illégitimité du régime en place et le constat d'une prise d'ampleur de la traite des personnes ont été avancés par l'ambassade pour expliquer la réticence des États-Unis par rapport à cette initiative de la Banque mondiale. « Les États-Unis continuent à considérer le gouvernement de fait à Madagascar comme un régime illégitime, et ont de graves préoccupations sur la détérioration constante dans le domaine de l’État de droit, tel que la reflète, entre au­tres, l’intensification alarmante du problème de traite de personnes », indique toujours le communiqué officiel. « Il y a un risque de voir des gens considérer par erreur l’assistance de la Banque mondiale comme un signal de soutien au régime de fait, ce qui peut donner la voie aux dirigeants de fait pour détourner des ressources loin de la fin à laquelle elles étaient destinées, tout en continuant de tirer profit de certaines activités illégales », soutient le communiqué.
La création d'un gouvernement légitime et la prise de mesures substantielles pour aborder le problème de la traite de personnes constituent les seules conditions pour une reprise de l'appui financier. La Banque mondiale, a pour sa part souligné que l'adoption de cette stratégie fait suite à un constat d'une intensification de la pauvreté, de la détérioration des accès aux services sociaux et de la gouvernance. « Le coût de l'immobilisation et de l'inaction sera plus important », a indiqué Adolpho Brizzi, représentant résident de la Banque mondiale, lors de la présentation officielle de la stratégie intérimaire à la presse en février.

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